André-A. Bellemare, collaboration spéciale
Le Soleil
(Québec) Pour une fois, ce ne sont ni des antichasseurs ni des «pelleteux de nuages» parmi les politiciens et hauts fonctionnaires qui luttent pour imposer des restrictions aux quelque 175 000 Québécois chasseurs de cerf de Virginie (chevreuil) : ce sont plutôt de petits groupes de chasseurs venant de quelques zones de chasse du sud-ouest du Québec qui veulent forcer les autorités à multiplier les obstacles à la récolte de jeunes cerfs mâles (daguets ou spikes, et les «quatre pointes») pour obliger les chasseurs à ne récolter que les plus vieux et plus gros bucks.
Des chasseurs des Cantons-de-l'Est et de la Montérégie, surtout, promoteurs chez nous de la théorie états-unienne du Quality Deer Management (QDM), désirent que les chasseurs n'abattent que de très gros mâles trophées âgés porteurs de bois ou panaches d'au moins six pointes. Sous prétexte que cette mesure très restrictive finira par améliorer le nombre des gros bucks dans les hardes, ce qui pourrait éventuellement accroître la satisfaction des générations futures de nos chasseurs.
Discussion déjà avancée
Sans que l'ensemble des chasseurs de chevreuil du Québec ne s'en doute, la discussion sur la «restriction de la taille légale des bois pour la chasse du cerf de Virginie» (RTLBCCV) est déjà rendue loin : la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FQCP) l'a poussée au plus haut niveau du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF).
La fédération - qui se dit porte-parole et défenseur des chasseurs d'ici - aurait même voulu que la RTLBCCV soit imposée aux chasseurs dès 2007 ! Mais le MRNF a décidé que pareille mesure serait reportée dans le plan de gestion de la chasse du cerf pour 2010-2017, au moins. Or, 2010, c'est dans quatre mois!
Dans des présentations aux Groupes faune régionaux ainsi qu'au Groupe faune national, les porte-parole du MRNF se sont montrés très peu favorables à l'application ici du QDM. Le nombre de leurs arguments de nature scientifique et sociale est imposant et convaincant; il me faudrait plusieurs pages pour vous les exposer tous.
Qu'il me suffise de souligner que le ministère considère qu'il n'y a pas vraiment de demande sentie provenant de l'ensemble des chasseurs pour l'imposition de restrictions sur la chasse des cerfs, contrairement à ce que prétend la FQCP. Les scientifiques du MRNF, qui ont fait un sondage scientifique ciblé pour le comparer à celui mené par la FQCP, considèrent qu'il n'y a actuellement pas de nécessité biologique de multiplier les restrictions imposées aux chasseurs de cerf. La fédération, pendant un an, a proposé un sondage dans Internet - auquel un peu plus de 3000... d'un million et quart de chasseurs certifiés du Québec ont participé - dont les conclusions, soutient-elle, sont favorables au QDM et à la RLTBCCV.
En fait, sans vouloir le dire clairement, les responsables de la chasse au ministère laissent entendre que tout ce brassage autour du QDM et de la RTLBCCV n'est le fait que d'un petit groupe élitiste au sein de la confrérie des chasseurs et de la FQCP.
Oublions donc la RTLBCCV!
Je dois avouer que, pour une fois, je partage l'opinion de mes amis biologues du MRNF. Mais je regrette qu'ils ne se rendent pas au bout de leur idée; car, dans le but de ne pas déplaire à la FQCP ni aux «groupes faune conseillers du ministre», ils seraient prêts à faire des «expériences» de QDM et de RTLBCCV dans certaines zones de chasse des Cantons-de-l'Est et de la Montérégie... Cela, même s'ils semblent d'ores et déjà convaincus que ça pourrait devenir nuisible aux hardes de chevreuils ainsi qu'aux chasseurs, ce qui ne pourrait que réduire l'accessibilité à la pratique de cette activité pour les adeptes et ce qui ne pourrait que nuire à l'économie régionale dans les zones concernées.
Qu'on cesse donc immédiatement de perdre du temps et des énergies au Québec pour appliquer le QDM et la RTLBCCV importés des États-Unis, où la situation est si différente de chez nous! Il y a tellement d'autres dossiers dont la FQCP et les groupes faune du Québec devraient s'occuper pour défendre les intérêts des chasseurs de chez nous et de notre patrimoine faunique menacé de toutes parts...
Le Soleil
(Québec) Pour une fois, ce ne sont ni des antichasseurs ni des «pelleteux de nuages» parmi les politiciens et hauts fonctionnaires qui luttent pour imposer des restrictions aux quelque 175 000 Québécois chasseurs de cerf de Virginie (chevreuil) : ce sont plutôt de petits groupes de chasseurs venant de quelques zones de chasse du sud-ouest du Québec qui veulent forcer les autorités à multiplier les obstacles à la récolte de jeunes cerfs mâles (daguets ou spikes, et les «quatre pointes») pour obliger les chasseurs à ne récolter que les plus vieux et plus gros bucks.
Des chasseurs des Cantons-de-l'Est et de la Montérégie, surtout, promoteurs chez nous de la théorie états-unienne du Quality Deer Management (QDM), désirent que les chasseurs n'abattent que de très gros mâles trophées âgés porteurs de bois ou panaches d'au moins six pointes. Sous prétexte que cette mesure très restrictive finira par améliorer le nombre des gros bucks dans les hardes, ce qui pourrait éventuellement accroître la satisfaction des générations futures de nos chasseurs.
Discussion déjà avancée
Sans que l'ensemble des chasseurs de chevreuil du Québec ne s'en doute, la discussion sur la «restriction de la taille légale des bois pour la chasse du cerf de Virginie» (RTLBCCV) est déjà rendue loin : la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FQCP) l'a poussée au plus haut niveau du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF).
La fédération - qui se dit porte-parole et défenseur des chasseurs d'ici - aurait même voulu que la RTLBCCV soit imposée aux chasseurs dès 2007 ! Mais le MRNF a décidé que pareille mesure serait reportée dans le plan de gestion de la chasse du cerf pour 2010-2017, au moins. Or, 2010, c'est dans quatre mois!
Dans des présentations aux Groupes faune régionaux ainsi qu'au Groupe faune national, les porte-parole du MRNF se sont montrés très peu favorables à l'application ici du QDM. Le nombre de leurs arguments de nature scientifique et sociale est imposant et convaincant; il me faudrait plusieurs pages pour vous les exposer tous.
Qu'il me suffise de souligner que le ministère considère qu'il n'y a pas vraiment de demande sentie provenant de l'ensemble des chasseurs pour l'imposition de restrictions sur la chasse des cerfs, contrairement à ce que prétend la FQCP. Les scientifiques du MRNF, qui ont fait un sondage scientifique ciblé pour le comparer à celui mené par la FQCP, considèrent qu'il n'y a actuellement pas de nécessité biologique de multiplier les restrictions imposées aux chasseurs de cerf. La fédération, pendant un an, a proposé un sondage dans Internet - auquel un peu plus de 3000... d'un million et quart de chasseurs certifiés du Québec ont participé - dont les conclusions, soutient-elle, sont favorables au QDM et à la RLTBCCV.
En fait, sans vouloir le dire clairement, les responsables de la chasse au ministère laissent entendre que tout ce brassage autour du QDM et de la RTLBCCV n'est le fait que d'un petit groupe élitiste au sein de la confrérie des chasseurs et de la FQCP.
Oublions donc la RTLBCCV!
Je dois avouer que, pour une fois, je partage l'opinion de mes amis biologues du MRNF. Mais je regrette qu'ils ne se rendent pas au bout de leur idée; car, dans le but de ne pas déplaire à la FQCP ni aux «groupes faune conseillers du ministre», ils seraient prêts à faire des «expériences» de QDM et de RTLBCCV dans certaines zones de chasse des Cantons-de-l'Est et de la Montérégie... Cela, même s'ils semblent d'ores et déjà convaincus que ça pourrait devenir nuisible aux hardes de chevreuils ainsi qu'aux chasseurs, ce qui ne pourrait que réduire l'accessibilité à la pratique de cette activité pour les adeptes et ce qui ne pourrait que nuire à l'économie régionale dans les zones concernées.
Qu'on cesse donc immédiatement de perdre du temps et des énergies au Québec pour appliquer le QDM et la RTLBCCV importés des États-Unis, où la situation est si différente de chez nous! Il y a tellement d'autres dossiers dont la FQCP et les groupes faune du Québec devraient s'occuper pour défendre les intérêts des chasseurs de chez nous et de notre patrimoine faunique menacé de toutes parts...