Alain Gagnon soupçonné de braconnage
Le Journal de Québec
23/01/2008 06h09
Soupçonné de braconnage, le président de la Fédération québécoise de la faune, Alain Gagnon, aurait tenté d'entraver le travail d'un agent de la protection de la faune, l'été dernier, sur un lac du Lac-Saint-Jean, et fait maintenant l'objet d'accusations devant un tribunal.
L'homme de 53 ans doit comparaître demain au palais de justice de Roberval, pour faire face à des accusations d'avoir eu en sa possession trop de poissons, ainsi qu'à une accusation d'entrave à un agent de la faune.
S'il est reconnu coupable, Alain Gagnon est passible d'une amende maximale de 100 000 $ pour chacune de ces deux accusations.
En avril 2007, M. Gagnon a été réélu président du conseil d'administration de la Fédération québécoise de la faune dont l'une des missions est de «faire l'éducation et la promotion d'un comportement responsable des pêcheurs», peut-on lire sur le site Internet de l'organisme.
L'agent plonge
Les actes reprochés à Alain Gagnon sont pourtant loin d'être en harmonie avec la mission de la Fédération.
Ils auraient été commis le 7 juillet 2007, sur le lac Pimitshikamau, dans la ZEC de la Rivière-aux-Rats, au nord de Dolbeau, où réside l'accusé. Selon des sources fiables interrogées par le Journal, le président de la FQF pêchait avec des membres de sa famille lorsqu'un agent de la faune auxiliaire se serait approché d'eux parce qu'il les aurait surpris à dépasser leur quota de truites mouchetées, fixé à 20 poissons par pêcheur en cette période de l'année.
Toujours selon nos sources, M. Gagnon aurait alors jeté les poissons à l'eau. Déterminé, l'agent auxiliaire aurait plongé dans le lac et les aurait récupérés, ce qui expliquerait l'accusation d'entrave portée contre le président de la fédération.
Un malaise
Ironie du sort, par son rôle de président de la Fédération, M. Gagnon collabore régulièrement et étroitement avec les agents de la faune, ceux-là même qui l'ont pris en flagrant délit, et le ministère des Ressources naturelles.
Dans sa quête d'informations, le Journal a frappé à plusieurs portes où tout le monde marchait sur des oeufs.
Même si les accusations portées contre lui, en vertu de la Loi sur les pêches, ont été autorisées le 3 décembre dernier, Alain Gagnon est toujours président de la FQF, une fonction qu'il occupe bénévolement.
«Nous avons toujours confiance en lui», a expliqué au Journal la porte-parole de l'organisme, Geneviève Clavet.
«Nous ne connaissons pas les accusations portées contre lui et nous ne pouvons pas nous prononcer pour le moment. Pour nous, il s'agit d'un dossier personnel à M. Gagnon», a ajouté Mme Clavet.
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Taureau noir
Dernière édition par le Ven 25 Jan 2008 - 10:08, édité 1 fois