Partir sans laisser de trace
[url=javascript:toggleImage('http://images.lpcdn.ca/924x615/201312/03/780899-soit-nature-proximite-maison-encore.jpg','Partir sans laisser de trace', 0);][/url]
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Que ce soit en nature à proximité de la maison, ou encore ici loin de tout durant une expédition en kayak dans un secteur peu fréquenté de la Basse-Côte-Nord, l'application des principes Sans Trace est une simple façon d'être respectueux de la nature et des prochains visiteurs.
Collaboration spéciale Jean-Sébastien Massicotte
(Québec) C'est immanquable. Peu importe l'endroit où l'on s'aventure en plein air, si un humain est passé auparavant, il est presque assuré qu'on en verra la trace. Je ne parle pas ici des aménagements comme un sentier ou encore un panneau de signalisation, mais plutôt de tous ces petits et grands irritants qui gâchent si souvent l'expérience en nature.
Détritus divers, zones de feu improvisées, sentiers «sauvages» ou même des toilettes sous les buissons... Et que dire de ces randonneurs trop bruyants qui, s'ils ne font pas fuir la faune à des kilomètres à la ronde, s'en approchent sans retenue dès qu'ils la croisent...
J'exagère à peine. C'est qu'il est désolant de constater comment certains gestes négligents sont encore courants en milieu naturel. La situation a certes déjà été pire, mais il y a encore place à l'amélioration.
Avec la popularité grandissante des activités d'aventure et le nombre de pratiquants en constante hausse, l'idée de se doter de certaines règles de bonne conduite s'est imposée, pour mener en 1994 à l'incorporation comme organisme à but non lucratif, aux États-Unis, de Leave No Trace (LNT.org).
Ce n'est qu'à partir de cette période que le grand public a commencé à réellement découvrir le concept qui vise à réduire l'impact en milieu naturel en suivant sept principes (voir tableau). Une idée qui date pourtant de bien avant cela. Déjà, dans les années 60, le Forest Service américain jetait les bases du concept, constatant la dégradation des parcs au fur et à mesure que l'achalandage s'accentuait.
Portés par la prestigieuse National Outdoor Leadership School (NOLS.edu), le message et les apprentissages associés ont pris de l'élan chez les adeptes de plein air au courant des années 90. Au pays, le mouvement est devenu officiel en 2005 avec la naissance de Leave No Trace/Sans Trace Canada.
*****
Coup de fil à Laval. Au bout de la ligne, celle qui veille à la destinée de Sans Trace Canada. Et de Leave No Trace au pays par le fait même. Car Bernadette Hanoul est la seule employée de la branche canadienne - et bilingue - de l'organisme au rayonnement international.
En renfort à celle qui porte le titre d'agente administrative, un petit conseil d'administration d'une demi-douzaine de personnes, des bénévoles, et un réseau de moniteurs qui enseignent d'un océan à l'autre les principes de Sans Trace.
«Le programme a beaucoup de succès», assure Mme Hanoul. À preuve, Sans Trace est devenu la norme dans la pratique des pourvoyeurs d'activités en plein air accrédités par Aventure Écotourisme Québec (AEQ), association qui voit notamment à garantir la qualité de l'encadrement guidé en nature.
Il y a aussi les écoles de plein air qui s'impliquent et enseignent les principes. Une centaine d'étudiants sont ainsi formés chaque année. Autant d'ambassadeurs qui peuvent à leur tour diffuser le message. Pour les écoles primaires et secondaires qui en font la demande, des trousses d'activités éducatives ont même été créées. Définitivement, la sensibilisation gagne du terrain dès le plus jeune âge.
*****
Bernadette Hanoul devance la question et précise ce qui freine certains à adhérer à Sans Trace. «Ils trouvent nos principes un peu trop extrêmes!» Un préjugé qui colle à la peau de l'organisme, lui qui se veut pourtant bien conciliant.
Mme Hanoul enchaîne en rigolant, évoquant la fameuse «histoire du coeur de pomme». Car oui, techniquement, les principes de Sans Trace vous suggèrent de ne pas vous en débarrasser en nature. De ramener tout déchet avec vous. C'est exagéré?
Pour Sans Trace, l'important est surtout d'avoir un message positif et d'éviter de devenir moralisateur, assure Mme Hanoul. Ce qui fait que le fameux coeur de pomme peut bien être lancé dans la végétation dans l'arrière-pays où il se biodégradera. Mais, dans un parc de la SEPAQ où il y a parfois des milliers de visiteurs qui se succèdent, c'est une autre affaire.
Comme l'indique Bernadette Hanoul, il ne s'agit donc pas d'être extrémiste, mais bien de faire preuve de bon sens. «Allez-vous jeter votre coeur de pomme sur votre gazon?» image la dame.
À chacun donc de trouver ce qu'il veut faire pour contribuer à réduire son impact. Une démarche graduelle qui peut tout aussi bien commencer en ville. Un exemple urbain? Les mégots de cigarette encore trop souvent jetés au sol, sans regret. Sans Trace à la ville devrait aussi être une réalité...
*****
Désormais un incontournable dans la pratique exemplaire d'activités en plein air, le programme Sans Trace Canada doit pourtant encore se battre pour assurer sa survie. «Le financement est difficile», indique Bernadette Hanoul.
Heureusement, l'organisation peut compter sur le soutien de partenaires - comme le détaillant Mountain Equipment Coop - qui contribuent au maintien de la mission éducative de Sans Trace Canada.
Individuellement, il est possible d'appuyer l'organisme en devenant membre ou encore en achetant des ouvrages de référence ou des objets promotionnels.
Info : www.sanstrace.ca
Sept principes pour faire une différence
Réduire son impact à tous les chapitres en nature est relativement simple pour quiconque s'en donne la peine. Pour y arriver, le concept de Sans Trace repose sur sept principes de base, chacun accompagné de deux exemples, qui guident nos actions en plein air.
1 - Préparez-vous et prévoyez: S'informer à l'avance de la réglementation du lieu visité pour pouvoir s'y conformer. Revoir et réduire les emballages des aliments transportés pour minimiser les déchets à ramener.
2 - Utilisez les surfaces durables: Rester sur les sentiers déjà établis. Ne pas étendre inutilement son campement en concentrant ses activités où la végétation est absente.
3 - Gérez adéquatement les déchets: Ne rien laisser derrière comme détritus. Pour les besoins naturels, apprendre à disposer adéquatement des déchets humains.
4 - Laissez intact ce que vous trouvez: Évitez de cueillir des plantes. En nature, ne bâtissez pas des structures ou des «meubles».
5 - Minimisez l'impact des feux: Utilisez un réchaud. Faites le plus petit feu nécessaire et dispersez les cendres totalement éteintes avant de partir.
6 - Respectez la vie sauvage: Observez la faune à distance. Gardez le contrôle sur votre animal de compagnie ou encore laissez-le à la maison.
7 - Respectez les autres usagers: Soyez toujours courtois et poli envers ceux que vous croisez. Autant que possible, évitez de faire des pauses ou de camper à proximité des autres usagers.
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Que ce soit en nature à proximité de la maison, ou encore ici loin de tout durant une expédition en kayak dans un secteur peu fréquenté de la Basse-Côte-Nord, l'application des principes Sans Trace est une simple façon d'être respectueux de la nature et des prochains visiteurs.
Collaboration spéciale Jean-Sébastien Massicotte
(Québec) C'est immanquable. Peu importe l'endroit où l'on s'aventure en plein air, si un humain est passé auparavant, il est presque assuré qu'on en verra la trace. Je ne parle pas ici des aménagements comme un sentier ou encore un panneau de signalisation, mais plutôt de tous ces petits et grands irritants qui gâchent si souvent l'expérience en nature.
Détritus divers, zones de feu improvisées, sentiers «sauvages» ou même des toilettes sous les buissons... Et que dire de ces randonneurs trop bruyants qui, s'ils ne font pas fuir la faune à des kilomètres à la ronde, s'en approchent sans retenue dès qu'ils la croisent...
J'exagère à peine. C'est qu'il est désolant de constater comment certains gestes négligents sont encore courants en milieu naturel. La situation a certes déjà été pire, mais il y a encore place à l'amélioration.
Avec la popularité grandissante des activités d'aventure et le nombre de pratiquants en constante hausse, l'idée de se doter de certaines règles de bonne conduite s'est imposée, pour mener en 1994 à l'incorporation comme organisme à but non lucratif, aux États-Unis, de Leave No Trace (LNT.org).
Ce n'est qu'à partir de cette période que le grand public a commencé à réellement découvrir le concept qui vise à réduire l'impact en milieu naturel en suivant sept principes (voir tableau). Une idée qui date pourtant de bien avant cela. Déjà, dans les années 60, le Forest Service américain jetait les bases du concept, constatant la dégradation des parcs au fur et à mesure que l'achalandage s'accentuait.
Portés par la prestigieuse National Outdoor Leadership School (NOLS.edu), le message et les apprentissages associés ont pris de l'élan chez les adeptes de plein air au courant des années 90. Au pays, le mouvement est devenu officiel en 2005 avec la naissance de Leave No Trace/Sans Trace Canada.
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Coup de fil à Laval. Au bout de la ligne, celle qui veille à la destinée de Sans Trace Canada. Et de Leave No Trace au pays par le fait même. Car Bernadette Hanoul est la seule employée de la branche canadienne - et bilingue - de l'organisme au rayonnement international.
En renfort à celle qui porte le titre d'agente administrative, un petit conseil d'administration d'une demi-douzaine de personnes, des bénévoles, et un réseau de moniteurs qui enseignent d'un océan à l'autre les principes de Sans Trace.
«Le programme a beaucoup de succès», assure Mme Hanoul. À preuve, Sans Trace est devenu la norme dans la pratique des pourvoyeurs d'activités en plein air accrédités par Aventure Écotourisme Québec (AEQ), association qui voit notamment à garantir la qualité de l'encadrement guidé en nature.
Il y a aussi les écoles de plein air qui s'impliquent et enseignent les principes. Une centaine d'étudiants sont ainsi formés chaque année. Autant d'ambassadeurs qui peuvent à leur tour diffuser le message. Pour les écoles primaires et secondaires qui en font la demande, des trousses d'activités éducatives ont même été créées. Définitivement, la sensibilisation gagne du terrain dès le plus jeune âge.
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Bernadette Hanoul devance la question et précise ce qui freine certains à adhérer à Sans Trace. «Ils trouvent nos principes un peu trop extrêmes!» Un préjugé qui colle à la peau de l'organisme, lui qui se veut pourtant bien conciliant.
Mme Hanoul enchaîne en rigolant, évoquant la fameuse «histoire du coeur de pomme». Car oui, techniquement, les principes de Sans Trace vous suggèrent de ne pas vous en débarrasser en nature. De ramener tout déchet avec vous. C'est exagéré?
Pour Sans Trace, l'important est surtout d'avoir un message positif et d'éviter de devenir moralisateur, assure Mme Hanoul. Ce qui fait que le fameux coeur de pomme peut bien être lancé dans la végétation dans l'arrière-pays où il se biodégradera. Mais, dans un parc de la SEPAQ où il y a parfois des milliers de visiteurs qui se succèdent, c'est une autre affaire.
Comme l'indique Bernadette Hanoul, il ne s'agit donc pas d'être extrémiste, mais bien de faire preuve de bon sens. «Allez-vous jeter votre coeur de pomme sur votre gazon?» image la dame.
À chacun donc de trouver ce qu'il veut faire pour contribuer à réduire son impact. Une démarche graduelle qui peut tout aussi bien commencer en ville. Un exemple urbain? Les mégots de cigarette encore trop souvent jetés au sol, sans regret. Sans Trace à la ville devrait aussi être une réalité...
*****
Désormais un incontournable dans la pratique exemplaire d'activités en plein air, le programme Sans Trace Canada doit pourtant encore se battre pour assurer sa survie. «Le financement est difficile», indique Bernadette Hanoul.
Heureusement, l'organisation peut compter sur le soutien de partenaires - comme le détaillant Mountain Equipment Coop - qui contribuent au maintien de la mission éducative de Sans Trace Canada.
Individuellement, il est possible d'appuyer l'organisme en devenant membre ou encore en achetant des ouvrages de référence ou des objets promotionnels.
Info : www.sanstrace.ca
Sept principes pour faire une différence
Réduire son impact à tous les chapitres en nature est relativement simple pour quiconque s'en donne la peine. Pour y arriver, le concept de Sans Trace repose sur sept principes de base, chacun accompagné de deux exemples, qui guident nos actions en plein air.
1 - Préparez-vous et prévoyez: S'informer à l'avance de la réglementation du lieu visité pour pouvoir s'y conformer. Revoir et réduire les emballages des aliments transportés pour minimiser les déchets à ramener.
2 - Utilisez les surfaces durables: Rester sur les sentiers déjà établis. Ne pas étendre inutilement son campement en concentrant ses activités où la végétation est absente.
3 - Gérez adéquatement les déchets: Ne rien laisser derrière comme détritus. Pour les besoins naturels, apprendre à disposer adéquatement des déchets humains.
4 - Laissez intact ce que vous trouvez: Évitez de cueillir des plantes. En nature, ne bâtissez pas des structures ou des «meubles».
5 - Minimisez l'impact des feux: Utilisez un réchaud. Faites le plus petit feu nécessaire et dispersez les cendres totalement éteintes avant de partir.
6 - Respectez la vie sauvage: Observez la faune à distance. Gardez le contrôle sur votre animal de compagnie ou encore laissez-le à la maison.
7 - Respectez les autres usagers: Soyez toujours courtois et poli envers ceux que vous croisez. Autant que possible, évitez de faire des pauses ou de camper à proximité des autres usagers.