Vous avez examiné la photo plus d'une fois. Vous l'avez scrutée à la loupe pour tenter d'en établir l'authenticité. Vous avez beau chercher l'indice trahissant que c'est un montage...
Vous n'en trouverez pas!
Cette photo est réelle. Elle est un moment d'une séquence mémorable captée durant une excursion de chasse, le 28 septembre dernier aux limites de Saint-Malo et de Saint-Venant-de-Paquette.
Le trio de chasseurs a tout pour le prouver, incluant des images en gros plan dignes de films professionnels comme ceux tournés au Yukon par le Magogois Réal Langlois, L'Homme Panache.
« Nous n'avions pas une très grande confiance dans notre secteur, car je n'avais eu que quelques observations sur mes caméras en plusieurs semaines. Nous avons eu une réponse dès notre premier call et en moins de quinze minutes tout était joué », met en contexte Sylvain Fontaine.
La stratégie d'équipe est de plus en plus répandue : un qui lance un cri plaintif de femelle et un autre, pas très loin, qui stimule la concurrence en imitant un jeune mâle insistant.
Jasmin Lévesque et Sylvain Fontaine n'ont pas eu à se donner la réplique longtemps avant que le boss de la place vienne revendiquer son rang prioritaire.
« Nous l'entendions approcher. J'ai cependant été surpris de le voir sortir dans le chemin de bois. Comme je ne m'étais pas camouflé, j'aurais pu tout bousiller. L'orignal a bifurqué et s'est mis à marcher en ma direction.
« Face à moi, même à une quinzaine de mètres, je n'avais toujours pas d'angle pour un tir efficace. Réalisant soudainement sa méprise, la bête s'est immobilisée et elle s'est tournée de côté. Je ne pouvais pas avoir plus belle cible », décrit M. Fontaine.
Une cible de 860 livres (après éviscération) qui, sur pattes, faisait plus de six fois le poids du chasseur.
Simon Laramée prenait place derrière son comparse armé, lui, d'une caméra.
« J'essayais de rester concentré, en même temps, je m'inquiétais des intentions de l'orignal. Sylvain a su garder son sang-froid jusqu'à la fin. Ça nous a donné des images exceptionnelles d'une chasse exceptionnelle. Pour ma part, j'étais à ce point absorbé pour ne rien manquer de ces moments d'euphorie que j'ai repoussé Sylvain quand il a voulu me faire l'accolade », garde en souvenirs le cinéaste.
Jasmin Lévesque, la « femelle » qui avait initié le dialogue avec l'orignal et à qui M. Fontaine témoigne reconnaissance, a vécu la scène... en reprise vidéo.
« J'étais décalé d'eux, en retrait dans le bois, et je ne pouvais m'imaginer ce qui venait de se passer. Je suis aussi content que si c'est moi qui avais tiré. Pour rendre ce gros mâle aussi fou, j'ai dû tomber dans sa palette! »
« Tout s'est déroulé tellement vite que je n'ai pas eu le temps d'hésiter ou de prendre panique. Je me suis retrouvé en position de tir, la semaine dernière, sur un chevreuil. Un petit six pointes, que j'ai eu le temps de voir venir. J'ai eu plus de difficulté à me contenir qu'en face de l'orignal », compare Sylvain Fontaine.
Une séquence d'une dizaine de secondes de cette scène spectaculaire sera mise en ligne demain matin sur le site www.lapresse.ca/la-tribune/. Ce sera un avant-goût de l'intégral et des autres films que vous pourrez voir le 23 novembre prochain à Saint-Malo, dans le cadre du souper de l'Association sportive du lac Lindsay.