Même si le caribou est en diminution dans la toundra québécoise, il n’y a pas lieu de paniquer pour son avenir.
Archives René Baillargeon L’inventaire du troupeau de caribous de la toundra québécoise qui s’est déroulé cet été, même s’il est partiel, démontre hors de tout doute que le nombre de bêtes a diminué.
« Nous n’avons pas encore toutes les données puisque nous avons rencontré des problèmes dans l’inventaire du troupeau de la Rivière-aux-Feuilles. Mais déjà, nous savons que le nombre de caribous a diminué dans la toundra », explique le biologiste Michel Huot du service de la faune terrestre et de l’avifaune du Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune.
« Nous nous y attendions compte tenu des informations que nous avions en provenance des gens qui vivent sur le terrain et des pourvoyeurs qui offrent la chasse du caribou. C’est pour cette raison que nous avions hâte de le faire, parce que nous voulions des réponses. »
Il ne faut pas croire que ce phénomène est unique au nord québécois. « Dans tout le nord de l’Amérique du Nord où il ya des caribous, on observe un déclin, que ce soit en Alaska ou dans les Territoires du Nord-Ouest, ajoute M. Huot. Il faut comprendre aussi que le nombre de caribous avait beaucoup augmenté au cours des dernières années, amenant les animaux à avoir des migrations erratiques, à la recherche de nourriture.
« Dans le passé, lorsque leur nombre était plus petit, les caribous avaient des migrations à dates et à lieux fixes. Il était facile de se rendre à la chasse, parce qu’ils étaient toujours à la même place à la même date. Aujourd’hui, les caribous doivent trouver la nourriture disponible. »
Pas assez de mouches!
Le principal problème que les responsables de l’inventaire ont rencontré cet été avec le troupeau de la Rivière-aux-Feuilles, c’est le manque de mouches.
« Le climat a fait en sorte qu’il n’y avait pas beaucoup de mouches, si bien que les caribous ne se sont pas regroupés. Il faut savoir que lorsqu’il y a des mouches, les caribous se font harceler et se regroupent en grosses hardes pour diminuer l’impact négatif des insectes. Il devient alors plus facile de les localiser et de les compter », analyse le spécialiste.
« Comme cet élément manquait, nous avons dû faire d’importants survols qui ont été compliqués par la mauvaise météo. Il se peut
fort bien que nous manquions de temps pour terminer notre estimé parce que les caribous vont se disperser afin d’entreprendre leur migration automnale. Il faudra probablement attendre à l’an prochain pour pouvoir le terminer. »
Si tout va bien, des chiffres officiels devraient bientôt sortit. « Maintenant que nous avons une certaine quantité de données, nous allons utiliser des formules mathématiques pour évaluer le plus justement possible le nombre de caribous. Des données devraient être disponibles vers la fin octobre mais, encore une fois, elle ne seront pas complètes puisqu’une partie de l’inventaire ne sera pas terminé. Toutefois, je ne crois pas que nous aurons de grosses surprises en compilant les résultats manquants. »