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Recherches sur le loup au Québec
Apparence physique
Le loup présent au Québec est le loup gris (Canis lupus) qui tire son nom
de la couleur dominante de sa robe. Ce gris est en fait obtenu par le
mélange de longs poils noirs sur le dos et les flancs et de petits poils
denses et courts de couleur plus pâle. C’est la densité des poils noirs
qui se trouvent sur le dos qui donnent les différentes intensités de gris
d’un individu à l’autre. En été, lors de la mue, les poils sont moins
denses et la teinte est plus foncée.
Les espèces
En Amérique du Nord, il existe deux espèces de loup : le loup gris (Canis
lupus) et le loup roux (Canis rufus).
En 1944, Goldman subdivisée la première espèce en 23 sous-espèces sur la
base de mesures crâniennes. Le loup roux comptant lui 3 sous-espèces.
Cette classification a été révisée par Nowak en 1995 qui propose de
réduire à 5 le nombre de sous-espèces de loup gris en Amérique du Nord.
Sur le territoire québécois, deux sous-espèces sont reconnues : le loup de
l’Est et le loup du Labrador. La description des sous-espèces s’est faite
sur un nombre limité de crânes et bien avant les grands travaux
scientifiques sur le loup des années 60.
Depuis on a pu noter des variations importantes dans la taille des loups
regroupés au sein d’une même sous-espèce.
A la suite d’étude et d’analyse de nombreux crânes, une autre
classification basée sur l’habitat et la distribution des proies a été
initiée.
Au sud on retrouve le type « algonquin » un loup de petite taille habitant
les forêts feuillues et les forêts mixtes, se nourrissant principalement
de cerfs de Virginie. Au centre et au Nord, le type « boréal », un loup de
constitution plus robuste habite la forêt mixte et la forêt de conifères
et se nourrit de caribous et d’orignal. Au delà du 55ième parallèle, le
type « toundrique » est un loup de taille imposante, de couleur pâle qui
se nourrit des caribous de la toundra.
Estimation de la population de loups
La population de loups au Québec s’élève à 7000 individus. C’est bien
faible par rapport aux 600 000 caribous, 276 000 cerfs de Virginie, 86 000
orignaux et 60 000 ours qui peuplent les forêts et la toundra de la
province québécoise.
C’est pourtant la quatrième plus importante population au Canada après
celles des Territoires du Nord-Ouest (9500 loups), de l’Ontario (9550
loups) et de la Colombie Britannique (8100 loups).
Caractéristiques générales de l’habitat du loup
Pas de préférence pour un habitat particulier. On peut retrouver des loups
dans la toundra arctique, dans les plaines, les forêts feuillues, mixtes
ou résineuses.
Ils sont là où sont les ongulés qui leur servent de proies. Ce qui ne
signifie pas qu’il y a présence de loups à un endroit où se trouvent une
grande quantité de proies.
Certains facteurs relevant de l’occupation humaine du territoire
contribuent à réduire la présence du loup. Sa présence est en effet
réduite lorsque la forêt régresse face à l’agriculture ou à l’implantation
de zones d’habitation.
Le loup se hasarde alors dans ces milieux fragmentés pour aller chercher
sa proie préférée, le cerf de Virginie, ou plus rarement pour aller
prélever du bétail.
Il s’aventurera dans ces milieux marginaux lorsque ceux-ci seront à
proximité d’un massif de forêt de superficie assez considérable. Lorsque
que le couvert forestier est réduit à environ 25%, le loup ne s’aventure
pas dans ces conditions.
Tanières
Croquis d’une tanière
utilisée dans la réserve faunique des Laurentides montrant le couloir
principal et un couloir secondaire (Croquis : Claire Gagnon)
Voici quelques caractéristiques des tanières utilisées par les loups. L’architecture d’une tanière est simple. Dans la majorité des cas elle se compose d’un tunnel d’une longueur moyenne de 232 cm avec une ouverture plutôt arrondie ou aplatie d’une dimension d’environ 43 cm de hauteur. Elle est généralement orientée au sud, sud-est ou sud-ouest. Les tanières observées ont été trouvées dans une grande variété de couverts végétaux issus de différentes perturbations telles que les coupes forestières, plantations, les chablis, les épidémies d’insectes, les feux. Par contre les loups sont exigeants quant aux sols dans lesquels ils souhaitent creuser leurs tanières. Ils choisissent de creuser dans des sols filtrants ce qui leurs assurent une construction solide et salubre et donc de pouvoir réutiliser leur habitat plusieurs fois. Les tanières sont utilisées d’une année sur l’autre par la même meute. Au mois de mars ou d’avril, la meute regagne le site de mise bas. La femelle reproductrice aménage sommairement le repaire où elle se tiendra pendant plusieurs semaines. | Ouverture d’une tanière de loups à la réserve faunique des Laurentides (Photo Hélène Jolicoeur) |
La saison de reproduction des loups au Québec surviendrait entre le début
février et la mi-mars. La durée de gestation chez les loups étant de 62/63
jours, la mise bas aurait donc lieu entre la fin avril et la mi-mai. La
taille moyenne des portées varie entre 5, 6 et 6, 8 louveteaux.
Les louveteaux restent pendant près de 3 mois à la tanière ce qui nous
amène à la fin du mois de juillet. Ensuite, la meute devient semi-nomade
jusqu’à la fin septembre. Elle se déplace à différents endroits dits «
sites de rendez-vous ». Ces sites peuvent être fixes ou ce peut être des
lieux où de grosses proies sont abattues.
A partir du mois d’octobre, la meute accompagnée des nouveaux venus se
déplace pour commencer ses activités de chasse sur son territoire.