Un rappel pour une prise de conscience.
Les chroniques de Denis Harvey
Denis Harvey
Le nourrissage artificiel d’animaux sauvages comme les chevreuils peut être catastrophique
Les chroniques de Denis Harvey
Vétérinaire spécialisé dans la médecine et la chirurgie d’urgence des animaux de la ferme depuis 25 ans mais passionné depuis toujours par la nature, la faune et la chasse. Quand je ne suis pas dans le bois, j’en rêve ! La physiopathologie et l’écologie animale appliquée sont mes sujets de lecture préférés.
Je crois fermement que, dans une société qui s'urbanise chaque jour un peu plus, les chasseurs qui se respectent doivent se faire un devoir de toujours mieux comprendre la dynamique des écosystèmes et la biologie des animaux qui y vivent. Ils pourront ainsi jouer plus facilement le rôle d'ambassadeur crédible de cette nature auprès de leurs concitoyens pleins de bonnes intentions mais souvent très mal informés sur l'importance de la chasse comme outil essentiel de gestion des populations animales sauvages
Denis Harvey
Le nourrissage artificiel d’animaux sauvages comme les chevreuils peut être catastrophique
Le nourrissage artificiel d’animaux sauvages comme les chevreuils peut être catastrophique
On ne le dira jamais assez, le nourrissage artificiel d’animaux sauvages comme les chevreuils peut être catastrophique s’il est mal fait. Mes deux voisins nourrissent les chevreuils depuis décembre avec du maïs et je commence à trouver des morts sur ma terre (5 ouest) depuis 2 semaines.
Dimanche matin (22 février) j’ai trouvé une biche qui venait de mourir le long d’un sentier assez fréquenté par les chevreuils du coin. Comme l’animal était encore chaud, j’ai pu faire l’autopsie et trouver rapidement la cause de sa mort. Elle était morte en pleine santé des suites d’une acidose du rumen, causée par un déséquilibre alimentaire important. Son système digestif était rempli de maïs sans la moindre particule de pruche ou de cèdre. Elle avait souffert de diarrhée importante avant sa mort ; donc un cas typique de surcharge alimentaire. Je suis allez jaser avec mes voisins qui ont accepté de diminuer les rations et de couper le maïs avec de l’avoine. Il semble que plusieurs personnes dans le coin aient commencé à nourrir les chevreuils depuis quelques semaines sans vraiment savoir ce qu'ils font, ça n’augure rien de bon pour le reste de l'hiver ! Dans mon cas, "mes" chevreuils doivent se contenter des branches de pruche que je coupe long des sentiers et ils semblent pour le moment encore en pleine forme !
Cliquez sur le lien pour voir les photos de l'autopsie :
http://www.medvet.umontreal.ca/techno/chevreuil/acidose/acidose.htm
Cliquez sur le lien pour voir les photos de l'autopsie :
http://www.medvet.umontreal.ca/techno/chevreuil/acidose/acidose.htm
Denis Harvey, 2005