Julien Cabana.... Malgré les promesses faites par les hautes instances du ministère des Ressources Naturelles et de la Faune (MRNF), il semble que malgré l’augmentation du coût des permis, l’inventaire des orignaux dans les réserves de Matane et de Dunière n’a pu être effectué. Il a fallu l’engagement du milieu pour que le projet se réalise.
Toutes les fédérations fauniques ont accepté que le ministère des Ressources Naturelles et de la Faune augmente le prix des permis, à condition que les sommes dégagées reviennent reviennent au milieu faunique. On voulait ainsi s’assurer que des interventions nécessaires à la protection de la faune, comme les inventaires, puissent se faire. Dans le cas de la réserve de Matane, l’inventaire est essentiel parce que les responsables du territoire veulent savoir comment se comporte la population d’orignaux à la suite des mesures de régulation de population qui ont été mises de l’avant.
Même si les dirigeants régionaux du MRNF s’étaient engagés à faire l’inventaire, il semble que personne n’avait pensé à demander rapidement l’argent nécessaire pour le réaliser. Lorsque la demande a été faite, la caisse était vide. Il n’y avait plus les 37 500 $ promis, ce qui représente 50 % des coûts reliés à la réalisation de l’inventaire, parmi le 1,4 million de dollars attribués au dossier des inventaires, avec la hausse du prix des permis. Il ne restait que 7 500 $.
Une mobilisation
Pour les gens de la Gaspésie, la réserve de Matane demeure le joyau de leur coin de pays. Certains fonctionnaires ont déjà déclaré que cette réserve était la cathédrale des réserves fauniques du réseau québécois. Pourtant, lorsque vient le temps d’une intervention essentielle, il n’y a plus d’argent.
Placés devant cet état de fait, lorsque le MRNF a fait savoir qu’il n’avait plus d’argent pour réaliser l’ouvrage, plusieurs intervenants se sont unis pour arriver à créer un montage financier d’urgence qui viendrait combler le manque d’argent. Il faut mentionner ici qu’en plus de la réserve de Matane, la Société des établissements de plein air (Sépaq), la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patépédia et la Fondation de la Faune du Québec ont trouvé les sous nécessaires. Il y aura donc un inventaire très bientôt sur le territoire des deux réserves.
Depuis quelques années, devant la surpopulation d’orignaux de ce coin du Québec et surtout afin d’éviter que des problèmes majeurs de maladies ou d’habitats ne viennent détruire ce troupeau unique, les spécialistes ont décidé de poser des gestes. On a choisi d’augmenter le prélèvement au maximum pour ramener la densité de 48 orignaux au 10 kilomètres carrés à 30, ce qui serait un seuil acceptable selon les biologistes. Il fallait connaître les résultats de ces actions et la seule façon de le faire, c’est via un inventaire. Les responsables veulent savoir si la courbe de décroissance de la population se comporte comme prévu, si elle est trop prononcée ou encore si elle ne porte pas fruits. Les résultats de ces travaux vont déterminer l’avenir de cette espèce dans ce coin unique de la Gaspésie.