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Julien Cabana... Pendant que les amateurs se tournent vers le Nord-du-Québec pour savoir ce qu’il adviendra de la chasse du caribou, plus au sud, des spécialistes travaillent à sauver de l’extinction la population de caribou forestier.
Aussi connu sous le nom de caribou des bois, cette branche de la famille a déjà été très populaire autour de Québec et dans la région de Charlevoix. À une certaine époque, la chasse de cette espèce, qui a son aire de vie jusqu’au nord de Manic 5, faisait l’objet d’une chasse contrôlée.
Plus loin dans le passé, les amateurs pouvaient chasser le caribou dans le secteur des Grands-Jardins sur une partie du parc actuel et aussi sur le territoire du lac des Neiges avant que naisse la réserve des Laurentides. Même dans la vallée de la Jacques-Cartier, il était possible de le chasser. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques spécimens de l’espèce, que le gouvernement a classé comme une espèce vulnérable.
Comme la diminution importante du troupeau est due en grande partie aux interventions humaines, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a décidé de lancer sa campagne pour aider au rétablissement de cette population en demandant aux gens d’être de « bons voisins pour lui ».
La tranquillité
Fragile, le caribou forestier a besoin de tranquillité. Le développement routier en forêt boréale augmente sans cesse la présence de l’homme dans son habitat.
Le dérangement peut entraîner un stress affectant sa condition physique ou le faire fuir vers des territoires de moins bonne qualité pour lui, le rendant ainsi plus vulnérable aux prédateurs. Très souvent, le loup et l’ours profitent des aménagements humains pour avoir accès à cette population en danger.
Pour être de bons voisins, les experts suggèrent de s’informer adéquatement sur l’espèce afin de ne pas poser de gestes pouvant lui nuire. Il faut l’observer de loin, demeurer dans les sentiers, éviter de le suivre avec un véhicule motorisé et aussi éviter les zones où ils se concentrent en hiver comme les lacs gelés.
Le rétablissement
Le caribou forestier se retrouve sur l’ensemble du territoire de la forêt boréale. Il aime particulièrement les peuplements forestiers qui sont matures et peu fragmentés par des coupes forestières. Habituellement, dans ce genre de peuplement, on retrouve du lichen, sa principale source de nourriture hivernale.
Bien qu’il ressemble beaucoup au caribou du Grand Nord, il utilise un habitat très différent et se comporte aussi très différemment, notamment en ne faisant pas de grandes migrations. Il possède une génétique différente. Il aime vivre en petits groupes.
Les spécialistes estiment que la population de caribous forestiers du Québec varie entre 6 000 et 12 000 bêtes, réparties en de petites hardes isolées les unes des autres. Ce que visent les autorités avec le plan de gestion qui vient d’entrer en force, c’est de garder un niveau de population d’au moins 12 000 bêtes.
Le plan propose 30 actions touchant la protection des hardes et de leur habitat, l’aménagement forestier, la sensibilisation du public et naturellement la recherche. Pour lui venir en aide, le gouvernement a également créé un réseau d’aires protégées pour aider à protéger des habitats favorables pour cette espèce.
