Julien Cabana: La dernière version du tableau des statistiques concernant les résultats de la dernière saison de chasse à l’orignal prouve que cette population de gros gibiers se porte très bien au Québec.
En date du 30 novembre, 20 338 orignaux avaient été enregistrés. Ce nombre se divise en 2 380 femelles adultes, 14 742 mâles et 3 216 jeunes. Si on compare aux résultats de 2008, année où la femelle était aussi protégée, cet automne, les chasseurs ont récolté 1 560 orignaux de plus. L’augmentation se situe principalement au niveau des mâles, qui sont passés de 13 217 en 2008 à 14 742 cet automne.
« Pour nous, c’est l’indice que la population d’orignaux se porte très bien au Québec », d’expliquer le biologiste responsable du dossier pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), Sébastien Lefort. « J’irai encore plus loin en vous indiquant que si la récolte de mâles augmente, cela signifie que la population augmente. Pour nous, c’est un indice biologique certain, qui sert à compléter les informations que nous recevons via les inventaires aériens. »
Les chiffres
Pour ce spécialiste, le fait que la récolte tourne autour de 20 000 bêtes n’a rien d’inquiétant. Bien au contraire, il y voit une preuve que tout va bien dans ce dossier.
« Cela prouve hors de tout doute que le plan de gestion de l’orignal porte fruits, d’expliquer le biologiste. La recette fonctionne très bien, ce qui signifie que dans le prochain plan de gestion, il ne devrait pas y avoir de changements majeurs. Depuis 2005, lors des saisons de chasse où la femelle est protégée, les résultats tournent toujours autour de 20 000 bêtes. Cette stabilité prouve bien que nous sommes sur la bonne voie. »
Problèmes de surpopulation
Si dans le passé, les spécialistes devaient gérer des problèmes de rareté dans certaines régions en ce qui concerne la population d’orignaux, l’inverse se produit présentement.
« À partir de Chaudière-Appalaches jusqu’en Gaspésie, nous sommes à la veille de gérer un problème de surpopulation d’orignaux, d’expliquer Lefort. En raison de la qualité de l’habitat et de l’absence de prédateur, l’orignal a pris le dessus en termes de Roi de la forêt dans cette partie du Québec.
« Pour nous, le chiffre magique est de 10 orignaux aux 10 kilomètres carrés. Si ce chiffre est dépassé, nous sommes en problème avec comme résultat qu’il y aura augmentation du nombre d’accidents routiers, entre autres. On sait que les dégâts causés par un orignal en cas de collision sont nettement plus dangereux que celui avec un chevreuil. Nous allons donc étudier des moyens de réduire la population, que ce soit au niveau de la longueur des saisons ou encore des engins de chasse. »
Avant l’arrivée du plan de gestion de l’orignal, avec le principe de l’alternance pour la protection des femelles adultes, la population d’orignaux s’élevait à environ 70 000 bêtes avant la chasse. Aujourd’hui, les biologistes s’entendent pour le chiffre de 150 000. Les succès de chasse sont la preuve que ces chiffres sont véridiques.