Archives Plusieurs intervenants du milieu s’inquiètent de l’avenir du ravage de chevreuils d’Armstrong, le plus gros de la Beauce, avec plus de 3 000 bêtes.
« Nous sommes inquiets parce qu’on voit des interventions sur le terrain qui nous amènent à l’être, principalement en raison de la diminution de l’aire de vie du chevreuil en rapport avec les interventions humaines. Au rythme où vont les choses, il faut vraiment s’interroger très sérieusement sur ce qu’il adviendra de notre fleuron. » Voilà la première réaction du gérant de la zec Jaro, Gilles Paquet, où se trouve en majeure partie le ravage d’Armstrong.
Histoire de s’assurer que tout le monde comprenait bien le problème, les responsables de la zec ont organisé un sondage.
« Nous avons communiqué avec les 300 membres de la Société beauceronne de gestion faunique inc., qui gère la zec. Plus de 95 % des répondants définissent qu’il y a matière à réflexion sérieuse concernant l’état de l’habitat du gros gibier de la zec. Je crois que le message est assez clair. »
Lecteur inquiet
C’est un lecteur chasseur, Louis Saint-Laurent, qui a mis la machine en marche. Dans une lettre qu’il a adressée au Journal et à différents organismes du milieu, il se dit inquiet de la situation actuelle.
« Ça fera 16 ans que je chasse le chevreuil sur ce territoire (zec Jaro). Depuis 10 ans, la superficie de forêt disponible pour le ravage n’a pas cessé de diminuer. Les deux principales causes de la diminution de cet habitat sont l’exploitation forestière de la compagnie Domtar et l’enlèvement des peuplements forestiers de résineux et d’espèces compagnes dans les érablières par les acériculteurs pour en faire une exploitation commerciale. »
Sur ce point, le gérant de la zec abonde dans le même sens. « Jusqu’à présent, 14 % du territoire de la zec, qui compte 155 kilomètres carrés au total, est occupé par des érablières. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, malgré notre refus, a décidé d’accorder deux nouvelles parcelles de terrain pour des érablières. En plus de la coupe et des installations, il y a toutes les activités humaines qui se font autour de ce genre d’activités économiques. Comme le territoire ne cesse de diminuer, nous sommes inquiets pour l’avenir du ravage. »
Comité nécessaire
Histoire d’illustrer l’ampleur du problème, signalons que le ravage d’Armstrong a déjà contenu 5 500 bêtes. Il est certain que les hivers rigoureux de 2007 et de 2008 ont causé des dommages. Toutefois, les nouvelles activités humaines risquent d’amplifier le problème.
Pour trouver des réponses et surtout pour protéger le ravage, on a choisi de créer un comité d’harmonisation.
« Toutes les personnes qui interviennent sur le territoire disent procéder dans les règles de l’art, mais le problème, c’est qu’elles ne se parlent pas. La conjugaison de toutes ces interventions risque d’éliminer encore plus de chevreuils de la population actuelle, en raison de la diminution de l’aire de vie. On espère beaucoup de ce comité qui devrait permettre au moins de limiter les dégâts et d’assurer, nous l’espérons, l’avenir du ravage », dit M. Paquet.