Bas-Saint-Laurent: campagne contre les chasseurs «squatteur
Gilles Huppé, président de la Table de concertation de la faune, Claudin Malenfant et Serge Le Roy Audy veulent que cesse la loi de l'occupant de facto sur les terres publiques.
Carl Thériault, collaboration spéciale
(Rimouski) La Table régionale de la faune du Bas-Saint-Laurent veut que cesse la loi du plus fort ou de l'occupant de facto sur les terres publique où les chasseurs d'orignaux s'imposent en posant des pancartes aux messages menaçants, bloquent des routes, construisent des abris illégaux et vont jusqu'à l'intimidation verbale, même physique.
Une altercation survenue l'année dernière dans la municipalité de Trinité-des-Monts au sud de Rimouski a même exigé l'intervention de la Sûreté du Québec.
Des chasseurs devenus «squatteurs» vendent même illégalement une partie du territoire occupé - qui ne leur appartient légalement pas - à d'autres chasseurs.
Un faux droit de chasse ou de cache sur un terrain public s'est même vendu 500 $. Pour un plus grand territoire, une famille a même demandé 5000 $, selon les informations de la table de concertation.
«La hausse de fréquentation de la chasse aux gros gibiers ces dernières années a incité les chasseurs à employer ces diverses tactiques pour conserver l'exclusivité de leur territoire. Parfois, cette appropriation déborde la saison de chasse. Ces comportements d'une minorité sont une entrave à l'exercice de la chasse et décourage les adeptes de la chasse au petit gibier et la relève», a soutenu la semaine dernière Gilles Hupé, président de la Table régionale de la faune du Bas-Saint-Laurent. Une situation qui serait généralisée au Québec.
Les chasseurs, en s'installant sans être dérangé, finissent par croire, au fil du temps, que le territoire occupé leur appartient dans les faits.
«J'ai déjà eu sur mon pare-brise un message disant que je n'avais pas d'affaire à être ici. Il y a un manque d'effectifs à la Faune pour la surveillance et de volonté politique.»
L'organisme fera remettre au printemps un feuillet d'information lors de la vente d'un permis de chasse, installera des affiches dans les postes d'accès et les magasins en plus de lancer une campagne d'information dans les journaux régionaux.
Le Bas-Saint-Laurent est la région au Québec - avec plus de 38 000 permis de chasse à l'orignal - qui a la plus importante densité de chasseurs d'orignaux au kilomètre carré d'habitat, soit 1,2 chasseur. Il y a aussi 11 700 permis pour le chevreuil.
Pour une première infraction, l'amende est de 250 $ à 750 $. Jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de poursuite. «Nous allons essayer de faire des pressions
auprès des autorités politiques en plus de la campagne de sensibilisation», a précisé Claudin Malenfant, membre de la table régionale.
L'objectif de la table de concertation est de partager le territoire... public entre chasseurs et de favoriser la relève.
Les retombées directes de la chasse au Bas-Saint-Laurent sont estimées à 20 millions $.