André-A. Bellemare, collaboration spéciale
Le Soleil
(Québec) À moins que ne surviennent des tempêtes extraordinaires durant les prochains mois - ce qui est toujours possible -, la chasse du chevreuil de l'automne s'annonce exceptionnelle dans l'île d'Anticosti. Actuellement, dans la moitié ouest de l'île, là où sont situées les pourvoiries de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) ainsi que la pourvoirie coopérative du lac Geneviève, il n'y a presque pas de neige au sol. Les cerfs, surtout les mâles, ont pu se déplacer à leur aise depuis la fin de la période de reproduction (fin novembre) pour se nourrir et refaire leurs forces après le temps du rut.
Normalement, vous le savez, les hivers hâtifs et très neigeux traînant en longueur sont mortels pour les chevreuils, surtout pour les bucks qui accouplent chacun des dizaines de biches en automne. Parce que, durant le rut, les cerfs cessent pratiquement de se nourrir pour «courir» les biches. Ces mâles brûlent alors la graisse accumulée durant les mois précédents, et ils terminent la saison des amours amaigris et affaiblis.
Si l'hiver arrive tôt, s'il neige abondamment et fréquemment dès le début de l'hiver, la vie des mâles reproducteurs est mise en danger, puisqu'ils ont de la difficulté à se déplacer dans l'épaisse couche de neige au sol; de plus, leur nourriture a été rapidement ensevelie sous la neige. Voilà pourquoi ce sont les gros cerfs mâles reproducteurs qui crèvent en premier dans les hardes durant les durs hivers. Mais si, comme c'est le cas cette année, il n'y a presque pas de neige au sol, ces mâles ont plus de chances de survivre.
Jeunes cerfs à Anticosti
L'automne dernier, je vous ai souligné qu'il y avait beaucoup de faons à Anticosti en 2008 et 2009 : presque chaque biche était suitée d'au moins deux faons, et certaines avaient mis bas trois rejetons. Ce qui indique que les hivers de 2008 et 2009 avaient été très cléments pour les cerfs d'Anticosti. Ceux qui sont allés dans l'île durant l'automne dernier ont constaté le pourcentage important de daguets ou spikes : ces jeunes cerfs mâles, nés au printemps de 2008, seront des «quatre pointes» ou des «six pointes» à l'automne.
Le printemps actuel a été bien hâtif; s'il reste doux et s'il est suivi d'un bel été, les chasseurs fréquentant Anticosti durant l'automne seront vraiment au paradis! Mais ils doivent réserver leur place tôt, parce que les places offertes sont réclamées rapidement, maintenant que la bonne condition des hardes de chevreuils de l'île est connue... Rappelez-vous aussi que plus de chasseurs sont attirés par les chevreuils d'Anticosti à cause de la diminution de la récolte de cerfs dans les zones de chasse du Québec continental.
Saguenay-Lac-St-Jean : de plus en plus de cerfs
Voilà une quarantaine d'années, des scientifiques du gouvernement québécois affirmaient que le sud de notre province était la «limite nord de l'aire de distribution» du cerf de Virginie en Amérique du Nord. Ça, c'était lorsqu'il ne restait plus que 3000 chevreuils dans tout le Québec continental.
Maintenant qu'il y a mille fois plus de chevreuils dans le Québec - sans compter les quelque 160 000 dénombrés dans l'île d'Anticosti -, des scientifiques affirment que c'est parce qu'ils ont bien géré les hardes de ces cervidés en imposant aux chasseurs une réglementation très restrictive... Des «vieux de la vieille» parmi les chasseurs soutiennent, eux, que c'est parce que les hivers des dernières décennies ont généralement été tardifs et cléments, les printemps hâtifs et doux, les étés secs et chauds, et les automnes fort agréables.
Quoi qu'il en soit, on aperçoit de plus en plus de chevreuils dans des régions comme le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, assez éloignées du sud-ouest du Québec. Tellement, en fait, que le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) procédera, durant l'hiver 2011, à un inventaire des hardes de cerfs dans ces deux régions.
Afin d'orienter les travaux de ses scientifiques, le MRNF sollicite la collaboration des citoyens de ces deux régions pour qu'ils lui indiquent les territoires où ils ont observé des chevreuils durant les hivers précédents : coordonnées géographiques (idéalement par points GPS), puis dates et types d'observation (ravages, nombre de cerfs, pistes...). Communiquez vos renseignements au biologiste Claude Dussault (tél. : 418 695-8125, poste 339; courriel : claude.dussault@mrnf.gouv.qc.ca ). Le dernier inventaire des cerfs de Virginie dans ces régions a eu lieu en 1989 autour du lac Kénogami.
Le Soleil
(Québec) À moins que ne surviennent des tempêtes extraordinaires durant les prochains mois - ce qui est toujours possible -, la chasse du chevreuil de l'automne s'annonce exceptionnelle dans l'île d'Anticosti. Actuellement, dans la moitié ouest de l'île, là où sont situées les pourvoiries de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) ainsi que la pourvoirie coopérative du lac Geneviève, il n'y a presque pas de neige au sol. Les cerfs, surtout les mâles, ont pu se déplacer à leur aise depuis la fin de la période de reproduction (fin novembre) pour se nourrir et refaire leurs forces après le temps du rut.
Normalement, vous le savez, les hivers hâtifs et très neigeux traînant en longueur sont mortels pour les chevreuils, surtout pour les bucks qui accouplent chacun des dizaines de biches en automne. Parce que, durant le rut, les cerfs cessent pratiquement de se nourrir pour «courir» les biches. Ces mâles brûlent alors la graisse accumulée durant les mois précédents, et ils terminent la saison des amours amaigris et affaiblis.
Si l'hiver arrive tôt, s'il neige abondamment et fréquemment dès le début de l'hiver, la vie des mâles reproducteurs est mise en danger, puisqu'ils ont de la difficulté à se déplacer dans l'épaisse couche de neige au sol; de plus, leur nourriture a été rapidement ensevelie sous la neige. Voilà pourquoi ce sont les gros cerfs mâles reproducteurs qui crèvent en premier dans les hardes durant les durs hivers. Mais si, comme c'est le cas cette année, il n'y a presque pas de neige au sol, ces mâles ont plus de chances de survivre.
Jeunes cerfs à Anticosti
L'automne dernier, je vous ai souligné qu'il y avait beaucoup de faons à Anticosti en 2008 et 2009 : presque chaque biche était suitée d'au moins deux faons, et certaines avaient mis bas trois rejetons. Ce qui indique que les hivers de 2008 et 2009 avaient été très cléments pour les cerfs d'Anticosti. Ceux qui sont allés dans l'île durant l'automne dernier ont constaté le pourcentage important de daguets ou spikes : ces jeunes cerfs mâles, nés au printemps de 2008, seront des «quatre pointes» ou des «six pointes» à l'automne.
Le printemps actuel a été bien hâtif; s'il reste doux et s'il est suivi d'un bel été, les chasseurs fréquentant Anticosti durant l'automne seront vraiment au paradis! Mais ils doivent réserver leur place tôt, parce que les places offertes sont réclamées rapidement, maintenant que la bonne condition des hardes de chevreuils de l'île est connue... Rappelez-vous aussi que plus de chasseurs sont attirés par les chevreuils d'Anticosti à cause de la diminution de la récolte de cerfs dans les zones de chasse du Québec continental.
Saguenay-Lac-St-Jean : de plus en plus de cerfs
Voilà une quarantaine d'années, des scientifiques du gouvernement québécois affirmaient que le sud de notre province était la «limite nord de l'aire de distribution» du cerf de Virginie en Amérique du Nord. Ça, c'était lorsqu'il ne restait plus que 3000 chevreuils dans tout le Québec continental.
Maintenant qu'il y a mille fois plus de chevreuils dans le Québec - sans compter les quelque 160 000 dénombrés dans l'île d'Anticosti -, des scientifiques affirment que c'est parce qu'ils ont bien géré les hardes de ces cervidés en imposant aux chasseurs une réglementation très restrictive... Des «vieux de la vieille» parmi les chasseurs soutiennent, eux, que c'est parce que les hivers des dernières décennies ont généralement été tardifs et cléments, les printemps hâtifs et doux, les étés secs et chauds, et les automnes fort agréables.
Quoi qu'il en soit, on aperçoit de plus en plus de chevreuils dans des régions comme le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, assez éloignées du sud-ouest du Québec. Tellement, en fait, que le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) procédera, durant l'hiver 2011, à un inventaire des hardes de cerfs dans ces deux régions.
Afin d'orienter les travaux de ses scientifiques, le MRNF sollicite la collaboration des citoyens de ces deux régions pour qu'ils lui indiquent les territoires où ils ont observé des chevreuils durant les hivers précédents : coordonnées géographiques (idéalement par points GPS), puis dates et types d'observation (ravages, nombre de cerfs, pistes...). Communiquez vos renseignements au biologiste Claude Dussault (tél. : 418 695-8125, poste 339; courriel : claude.dussault@mrnf.gouv.qc.ca ). Le dernier inventaire des cerfs de Virginie dans ces régions a eu lieu en 1989 autour du lac Kénogami.