Laurentides/Lanaudière
300 ours abattus en 2009
Agence QMI Luc Lefebvre
07/04/2010 12h29
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Laurentides/Lanaudière - 300 ours abattus en 2009
MONT-TREMBLANT - L'année 2009 en fut une difficile pour l'ours noir des Laurentides: 330 d'entre eux ont été abattus pour avoir circulé à proximité des communautés humaines laurentiennes.
Rarement a-t-on vu autant d'ours s'approcher des maisons qu'à l'été et l'automne 2009. Selon Michel Hénault, biologiste au ministère des Ressources naturelles et de la Faune, l'ours en manque de petits fruits sauvages s'est tourné vers une source d'alimentation facile: les poubelles de l'homme ainsi que les mangeoires d'oiseaux.
L'expert ajoute que, débordés, les agents de conservation de la faune auraient bien voulu capturer toutes les bêtes signalées près des résidences pour les transporter vers des zones sauvages, mais le temps manquait. Surtout qu'une certaine panique s'était installée dans la population. On se souvenait de l'histoire d'une dame à la pêche, tuée par un ours en juin 2008 ainsi que du drame d'une Montréalaise de 46 ans mortellement attaquée par un ours en Haute-Mauricie en septembre 2009.
Pour réagir le plus rapidement possible à la forte présence d'ours en milieux habités, les agents ont dû abattre quelque 300 ours noirs dans la région des Laurentides et de Lanaudière, dont 77 à moins de 10 kilomètres du parc du Mont-Tremblant. Il s'agit d'un nombre très élevé aux conséquences potentiellement importantes sur le cheptel d'ours de la région, s'inquiète M. Hénault.
«On estime la densité à environ 2,5 ours par 10 kilomètres carrés», précise-t-il. C'est dire que le Parc Mont-Tremblant (1510 km2) abritait environ 375 bêtes avant l'abattage massif. L'espèce en est-elle menacée?
À qui la faute?
Le biologiste estime que les citoyens et certains établissements commerciaux sont en partie responsables du rapprochement des ours des milieux habités et par conséquent de la diminution importante de leur population dans la région. «Si les ours n'avaient pas eu aussi facilement accès aux ordures ménagères ou de restaurants ainsi qu'à des mangeoires bien remplies d'oiseaux ou d'animaux domestiques, ils auraient trouvé d'autres sources de nourriture en forêt comme des fourmis et des champignons, par exemple», déclare-t-il.
Éveil hâtif
Alors que les ours sortent normalement de leur tanière à la fin avril, quelques-uns le sont depuis quelques semaines déjà avec le printemps hâtif qui s'intalle. Est-ce que les ours éveillés plus tôt chercheront bientôt de la nourriture? Est-ce qu'ils se souviendront des festins faits dans les poubelles humaines avant l'hiver?
«Le risque est là!», croit M. Hénault. À titre préventif, pour éloigner les bêtes, il suggère aux gens de vider et serrer leurs mangeoires d'oiseaux. Pour les bacs à ordures, il propose d'y attacher une guenille trempée dans l'eau de javel, de les laver fréquemment, de les isoler derrière des clôtures et de retenir les couvercles avec de gros élastiques. «Vivre en nature oblige une cohabitation respectueuse des autres êtres vivants», termine le biologiste.
300 ours abattus en 2009
Agence QMI Luc Lefebvre
07/04/2010 12h29
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Laurentides/Lanaudière - 300 ours abattus en 2009
MONT-TREMBLANT - L'année 2009 en fut une difficile pour l'ours noir des Laurentides: 330 d'entre eux ont été abattus pour avoir circulé à proximité des communautés humaines laurentiennes.
Rarement a-t-on vu autant d'ours s'approcher des maisons qu'à l'été et l'automne 2009. Selon Michel Hénault, biologiste au ministère des Ressources naturelles et de la Faune, l'ours en manque de petits fruits sauvages s'est tourné vers une source d'alimentation facile: les poubelles de l'homme ainsi que les mangeoires d'oiseaux.
L'expert ajoute que, débordés, les agents de conservation de la faune auraient bien voulu capturer toutes les bêtes signalées près des résidences pour les transporter vers des zones sauvages, mais le temps manquait. Surtout qu'une certaine panique s'était installée dans la population. On se souvenait de l'histoire d'une dame à la pêche, tuée par un ours en juin 2008 ainsi que du drame d'une Montréalaise de 46 ans mortellement attaquée par un ours en Haute-Mauricie en septembre 2009.
Pour réagir le plus rapidement possible à la forte présence d'ours en milieux habités, les agents ont dû abattre quelque 300 ours noirs dans la région des Laurentides et de Lanaudière, dont 77 à moins de 10 kilomètres du parc du Mont-Tremblant. Il s'agit d'un nombre très élevé aux conséquences potentiellement importantes sur le cheptel d'ours de la région, s'inquiète M. Hénault.
«On estime la densité à environ 2,5 ours par 10 kilomètres carrés», précise-t-il. C'est dire que le Parc Mont-Tremblant (1510 km2) abritait environ 375 bêtes avant l'abattage massif. L'espèce en est-elle menacée?
À qui la faute?
Le biologiste estime que les citoyens et certains établissements commerciaux sont en partie responsables du rapprochement des ours des milieux habités et par conséquent de la diminution importante de leur population dans la région. «Si les ours n'avaient pas eu aussi facilement accès aux ordures ménagères ou de restaurants ainsi qu'à des mangeoires bien remplies d'oiseaux ou d'animaux domestiques, ils auraient trouvé d'autres sources de nourriture en forêt comme des fourmis et des champignons, par exemple», déclare-t-il.
Éveil hâtif
Alors que les ours sortent normalement de leur tanière à la fin avril, quelques-uns le sont depuis quelques semaines déjà avec le printemps hâtif qui s'intalle. Est-ce que les ours éveillés plus tôt chercheront bientôt de la nourriture? Est-ce qu'ils se souviendront des festins faits dans les poubelles humaines avant l'hiver?
«Le risque est là!», croit M. Hénault. À titre préventif, pour éloigner les bêtes, il suggère aux gens de vider et serrer leurs mangeoires d'oiseaux. Pour les bacs à ordures, il propose d'y attacher une guenille trempée dans l'eau de javel, de les laver fréquemment, de les isoler derrière des clôtures et de retenir les couvercles avec de gros élastiques. «Vivre en nature oblige une cohabitation respectueuse des autres êtres vivants», termine le biologiste.