La faune survit mieux qu'on pense aux coupes forestières
«On
a des idées préconçues sur les coupes forestières. Je ne m'attendais
pas à voir une forêt qui a aussi bien repris que ça, ni à voir une
telle diversité d'animaux», a commenté Pamela Garcia-Cournoye,
étudiante à la maîtrise en foresterie à l'Université Laval.
Photothèque La Presse
Le Soleil
(Québec)
Bien que les coupes forestières soient un véritable cataclysme pour les
animaux à court terme, la faune finit par s'en remettre assez bien et
par repeupler les endroits exploités, même si sa composition demeure
affectée même après 20 ans.C'est du
moins ce qu'a trouvé une étudiante à la maîtrise en foresterie à
l'Université Laval, Pamela Garcia-Cournoyer, en examinant 25 endroits
des Laurentides, au nord de Québec. Elle a présenté ses résultats jeudi
lors du sixième Colloque étudiant de l'Institut Hydro-Québec en
environnement, développement et société. Des 25 lieux
examinés, 20 ont été l'objet vers 1990 de «coupes pour la protection et
la régénération des sols» (CPRS), qui sont des sortes de «coupe à blanc
moderne» où la machinerie limite ses déplacements afin de ménager les
sols et les jeunes pousses, explique Mme Garcia-Cournoyer. Les cinq
autres ont été ravagés par la tordeuse de l'épinette à la fin des
années 80 et ont fourni un point de comparaison avec la récupération
qui suit une perturbation naturelle. Dans chacun de ces sites, la jeune chercheuse a évalué les populations
de lièvres (grâce à un décompte de leurs fèces) et de petits mammifères
comme le campagnol et la musaraigne (avec des pièges). Ces groupes
d'animaux sont de bons indicateurs, car leurs populations sont
sensibles à la disponibilité de nourriture, en plus de servir
elles-mêmes de garde-manger à de (très) nombreux prédateurs. Résultats: seul le campagnol a pâti des coupes, étant presque absent
des lieux exploités, et ce, peu importe l'approche de récupération
retenue pour le site, que ce soit par plantation ou par régénération
naturelle. La musaraigne n'a quant à elle pas semblé dérangée le moins
du monde, puisqu'elle se trouvait en abondance à peu près égale dans
tous les lieux. Et les lièvres, eux, étaient même plus nombreux dans
les anciens chantiers forestiers que ceux ravagés par la tordeuse. Au bout du compte, conclut donc Mme Garcia-Cournoyer, la faune ne se
remet pas moins bien d'une coupe forestière que d'une perturbation
naturelle comme le passage de la tordeuse, bien que les CPRS change un
peu la composition des animaux présents. «On a des idées préconçues sur les coupes forestières. Je ne
m'attendais pas à voir une forêt qui a aussi bien repris que ça, ni à
voir une telle diversité d'animaux», a commenté l'étudiante.
«On
a des idées préconçues sur les coupes forestières. Je ne m'attendais
pas à voir une forêt qui a aussi bien repris que ça, ni à voir une
telle diversité d'animaux», a commenté Pamela Garcia-Cournoye,
étudiante à la maîtrise en foresterie à l'Université Laval.
Photothèque La Presse
Jean-François Cliche |
(Québec)
Bien que les coupes forestières soient un véritable cataclysme pour les
animaux à court terme, la faune finit par s'en remettre assez bien et
par repeupler les endroits exploités, même si sa composition demeure
affectée même après 20 ans.C'est du
moins ce qu'a trouvé une étudiante à la maîtrise en foresterie à
l'Université Laval, Pamela Garcia-Cournoyer, en examinant 25 endroits
des Laurentides, au nord de Québec. Elle a présenté ses résultats jeudi
lors du sixième Colloque étudiant de l'Institut Hydro-Québec en
environnement, développement et société. Des 25 lieux
examinés, 20 ont été l'objet vers 1990 de «coupes pour la protection et
la régénération des sols» (CPRS), qui sont des sortes de «coupe à blanc
moderne» où la machinerie limite ses déplacements afin de ménager les
sols et les jeunes pousses, explique Mme Garcia-Cournoyer. Les cinq
autres ont été ravagés par la tordeuse de l'épinette à la fin des
années 80 et ont fourni un point de comparaison avec la récupération
qui suit une perturbation naturelle. Dans chacun de ces sites, la jeune chercheuse a évalué les populations
de lièvres (grâce à un décompte de leurs fèces) et de petits mammifères
comme le campagnol et la musaraigne (avec des pièges). Ces groupes
d'animaux sont de bons indicateurs, car leurs populations sont
sensibles à la disponibilité de nourriture, en plus de servir
elles-mêmes de garde-manger à de (très) nombreux prédateurs. Résultats: seul le campagnol a pâti des coupes, étant presque absent
des lieux exploités, et ce, peu importe l'approche de récupération
retenue pour le site, que ce soit par plantation ou par régénération
naturelle. La musaraigne n'a quant à elle pas semblé dérangée le moins
du monde, puisqu'elle se trouvait en abondance à peu près égale dans
tous les lieux. Et les lièvres, eux, étaient même plus nombreux dans
les anciens chantiers forestiers que ceux ravagés par la tordeuse. Au bout du compte, conclut donc Mme Garcia-Cournoyer, la faune ne se
remet pas moins bien d'une coupe forestière que d'une perturbation
naturelle comme le passage de la tordeuse, bien que les CPRS change un
peu la composition des animaux présents. «On a des idées préconçues sur les coupes forestières. Je ne
m'attendais pas à voir une forêt qui a aussi bien repris que ça, ni à
voir une telle diversité d'animaux», a commenté l'étudiante.