le chat Mer 15 Juil 2009 - 12:02
Par André A. Bellemare
Chroniqueur de chasse et de pêche Quotidien LE SOLEIL (Québec)
publié le jeudi 7 mai 2009
Après avoir tout tenté, pendant près d'un demi-siècle, pour accroître la population de chevreuils au Québec, les autorités mettent tout en œuvre, depuis des années, pour la réduire considérablement… à cause de plaintes d'agriculteurs et de non-chasseurs! Ce ne sont surtout pas les chasseurs qui sont heureux des mesures prises par les autorités pour réduire le cheptel dans les zones provinciales de chasse où ces bêtes sauvages sont en surabondance, ce qui n'est pas considéré comme «socialement acceptable» par des producteurs agricoles et des citoyens qui ne chassent pas, et qui seraient même opposées à la chasse …
Les chasseurs, eux, qui se sont serré la ceinture pendant tant d'années pour voir augmenter les hardes de chevreuils, n'en ont pas vraiment contre l'abondance actuelle de cerfs dans le Québec continental: autour de 350000 têtes (sans compter les quelque 160000 cerfs vivant dans l'île d'Anticosti). Donc environ un demi-million de chevreuils maintenant au Québec! Pourtant, au début des années 1970, lorsque les chasseurs ont accepté les premières restrictions sévères sur la chasse dans le but d'accroître le cheptel, c'est à peine quelques milliers de ces cervidés qu'on dénombrait chez nous.
À la mi-juin, dans environ un mois, le Québec procédera au tirage de 31660 permis de chasse spéciaux (20960 gratuits et 10700 à 20$) autorisant les gagnants à récolter, durant l'automne prochain, des cerfs de Virginie ne portant pas de bois ou de panache, c'est-à-dire des biches et des faons. Les autorités veulent réduire de façon notable le nombre de femelles adultes prêtes à se reproduire pour ralentir sensiblement au Québec la croissance constante des hardes de ce cervidé. Beaucoup de Québécois, qui ne chassent pas, se plaignent qu'il y a… trop de ces animaux sauvages qui causent des dommages aux champs cultivés, et qui sont impliqués chaque année dans des milliers de collisions sur nos routes. Pourtant, lorsqu'il y avait très peu de ces cerfs dans notre province, voilà un demi-siècle, ces non-chasseurs et ces antichasseurs proposaient aux scientifiques et aux politiciens et aux fonctionnaires de mettre un terme… à la chasse, ce qui leur donnerait l'occasion, disaient-ils. De pouvoir observer ces si belles petites bêtes sans défense…....