Cette année j’ai eu la chance de chasser en compagnie de Louis Gagnon ainsi que de Pierre Giguère, Rémi Pelletier, Mikael Charbonneau et de son frère Francis.
Comme à tous les ans, Louis a fait un arrêt chez moi que nous considérons maintenant traditionnel depuis quelques années. Cet arrêt se compose habituellement d’un souper à base de viande sauvage arrosée de vin rouge. Il était accompagné de Pierre (caméraman) et Rémi (caméraman en charge des repas). Cette année, le début de son prochain DVD débuta dans ma salle à manger.
Nos conversations autour de la table sont toujours animées d’histoires de chasse de toute sorte, de nos vies familiales et bien sûre, de projets futurs. Plusieurs connaissent mon affinité pour les canidés et se fut un sujet de conversation assez détaillé. En fait, Louis Gagnon me demande depuis quelques années de faire parti de son équipe et à dire vrai, je n’ai pas l’étoffe d’une vedette, alors j’ai toujours refusé, mais cette année, il m’a dit qu’il aimerait avoir des images de chasse au coyote ainsi que de chasse au loup dans le cadre d’un futur projet. Je ne m’aventurai pas dans les détails de ce projet car je suis incertain de ses plans, mais j’ai accepté de bon cœur car l’idée de filmer des chasses aux canidés m’a vraiment plu. De ce fait, pourquoi pas chasser le chevreuil en même temps!
Donc, le 12 novembre après le travail, je pars en direction du camp à Louis qui est situé à 2 heures de chez moi. J’arrive à 19:30 et je suis accueilli chaleureusement par Rémi Pelletier qui s’adonnait aux corvées de la cuisine et de Francis Charbonneau. Louis et Pierre n’étaient pas présents car ils avaient des problèmes de VTT qui demandait des réparations dans une place chaude. Dès leur retour, nous avons discuté plan d’attaque pour le matin à venir.
Jeudi le 13 novembre fut une journée de corvée assez intensive afin de faire des ponts dans les sentiers pour permettre aux VTT de passer sans se prendre dans la boue. Cette année, le gel a tardé. J’ai donc fait une démonstration de la construction d’un pont albertain. Par la suite, notre journée fut parsemée d’obstacles que nous avons franchis avec peine et misère, mais le tout se termina tôt en fin d’après-midi. Durant tout ce travail, nous avons pris le temps de vérifier les images de certaines caméras de surveillance. L’une d’entre-elles contenait un beau buck de 11 pointes. Un peu plus loin, Louis et Pierre me dirent qu’il y avait un beau buck dans les parages et que je chasserais en compagnie de Pierre afin de récolter ce buck.
Après le souper, Pierre Giguère me montra les photos du buck en question et moi et Louis Gagnon avons eu une discussion concernant le score de ce buck. Disons qu’il est assez trompeur selon les photos et que Louis le croyait nettement plus gros que moi. Il m’a dit que si je le voyais, de le récolter sur caméra. Je n’ai pas récolté de chevreuil depuis 1999 car mon but de récolter un chevreuil dans la classe des 170 B&C n’a pas encore été atteint, alors j’espérais bien que celui-ci atteigne au moins les 160 B&C.
De gauche en faisant le tour; Louis Gagnon, Vianné son copain, Rémi Pelletier le cook, Francis et Mikael Charbonneau et Pierre Giguère.
Vendredi le 14 novembre, chevauchant mon ami de sentier depuis toujours, mon confiant Honda 450ES en compagnie de Pierre Giguère et de son équipement, partons en direction d’une tour tout près de l’endroit où le buck plus haut a été prit sur la caméra de surveillance. Quelques minutes après s’avoir installé dans la tour, un jeune buck sorti d’une talle d’épinettes noire en notre direction. Celui-ci est venu tout prêt de la tour et j’ai joué quelques instants avec. Un vent fort de l’Ouest se leva et le froid s’accapara de mes deux pieds, alors nous sommes allés prendre une marche afin de prospecter une partie du bûché et dans l’une des ‘’Cut Line’’ il y avait un jeune buck qui faisait un grattage. Nous nous sommes approchés très près et il reparta tranquillement dans la forêt de pin gris. Tôt après le diner, le soleil a fait son apparition et je décidai de faire des appels de détresse afin de tenter ma chance au coyote. À ma grande surprise, après 3 séances d’appels, j’aperçu dans une ‘’Cut Line’’ dans le fond du bûché 4 loups qui s’amusaient et qui s’en venaient dans notre direction. Une grande partie de la meute était présente, mais ils se sont séparé sur le bord du bûché pour maximiser leur chance. Par la suite, ils se mirent à hurler en unisson à moins de 600 verges de nous. J’ai estimé la meute à 8 et 10 loups, mais j’en n’ai seulement vu que 4. Le mâle alpha était énorme et de couleur noire. Donc 2 loups noirs, un quasiment tout blanc et un gris avec le dos noir. J’ai essayé de les faire venir, mais le loup n’aime pas les ouvertures en plein jour et ils nous ont contournés malgré mes appels et je crois sincèrement qu’ils nous ont sentis. Peu de temps après, je dis à Pierre qu’ils étaient en direction de Mikael et Francis et que je ne serais pas surpris d’entendre un coup de feu sous peu. Quelques secondes après notre discussion, 3 coups de feu se firent entendre. Nous étions séparés par un kilomètre tout au plus et nous avions des radios afin de rester en communication. Mikael nous confirma que Francis avait atteint un loup et qu’ils avaient été prient par surprise. Dans le chaos, Mikael a été en mesure d’allumer la caméra et a filmé le déroulement au complet. Voici une photo du loup en question, un jeune mâle de 120 livres à peu près. Une fois arrivé au camp, ce fut la discussion de la soirée.
Samedi le 15 novembre fut la journée la plus excitante car j’ai récolté mon buck. Tel le jour d’avant, moi et Pierre entammons la randonné de 13.7 kms afin de se rendre dans un tree stand dans un bûché tout près de la tour de la journée d’avant. Nous avons remarqué que les chevreuils étaient très actifs en partant la fin de journée d’avant et que nos chances seraient plus grandes en bordure du bûché. En arrivant, j’ai remarqué que mon treestand était positionné de façon à ce qu’une bosse dans l’arbre m’arrive dans le milieu du dos, alors nous avons prit quelques minutes à ré-ajuster celui-ci afin d’être confortable. Suite à ceci, Pierre ajusta tout ce qui avait à faire avec la caméra.
La matinée fut longue car rien ne se passa, mais vers 10:30, Pierre entendait des chevreuils dans le sous bois et quelques ‘’grunts’’ à l’occasion, mais moi je n’ai rien entendu. Quelques minutes plus tard, de l’autre côté du bûché, j’entendis un ‘’grunt’’. Quand je me suis retourné, j’ai aperçu une femelle dans le bûché et le buck derrière elle. J’ai tappé sur le pied à Pierre pour l’avertir qu’un buck suivait une femelle car il était toujours pré-occupé par les chevreuils dans le bois. Il pointa la caméra vers le buck et je lui demanda si c’était le buck de la caméra de surveillance, mais le buck était encore trop loin et il ne pouvait pas confirmer. J’ai épaulé ma carabine pour avoir une meilleure idée de l’envergure du panache, mais c’était difficile à déterminer à cause des branches dans le bûché. Quelques instants plus tard, le buck était à porté de tir et je demanda encore à Pierre si c’était bien le buck et il m’affirma que celui-ci avait une séparation sur les G2 et que c’était bien lui. Je lui ai demandé s’il voulait que je le prenne et il me dit ‘’oui’’. Je lui ai demandé s’il était près avec la caméra et il me dit ‘’oui’’. À ce moment, j’ai fait deux petits sons avec ma bouche pour l’arrêter et j’ai appuyé sur la gachette avec une pression égale et le coup de feu retonti pour toucher le buck mortellement à l’arrière de l’épaule gauche au centre des poumons. Il a courru sur une distance de 35 mètres et il tomba en pleine course, la neige, branche et terre éclaboussa sous son poids et il se releva pour tomber une seconde fois. Il se releva à nouveau et il tomba pour la dernière fois. Même si on pouvait voir où il était tomber à 30 pieds dans les airs, il ne fut pas difficile de le trouver car il y avait du sang partout dans la neige et sur les arbustes. Après inspection du panache, j’avais hâte de retourner au campement pour discuter avec Louis. Il avoua que le buck avait un problème, il est petit de corps et il paraît très bien en photo, ce qui est trompeur, mais il est bien quand même et malgré une longue sécheresse de récolte de ma part en attente du gros, j’étais content et sur le nerf quand même, ce qui m’indique que j’aime toujours ça.
Dimanche le 16 novembre. Ce matin je suis accompagné de Rémi Pelletier en quête de coyote. Jusqu'à maintenant je n’ai eu aucune réponse de coyote malgré plusieurs essais à différentes locations. Vers 10:30, nous sommes stationnés dans un chemin forestier et je fais des appels de détresse. Après plusieurs sessions d’appels, toujours rien. Donc on décide de bouger et de se rapprocher du chemin principal car les coyotes semblent se tenir plus près du chemin principal à cause des loups. Après deux petites sessions, je demande à Rémi si la caméra est prette et il m’assure avec un oui. Quelques instants plus tard, j’entends marcher dans la neige croustillante et un coyote apparait à moins de 40 pieds de nous de l’autre côté du chemin forestier. Le coyote a le soleil dans les yeux et il n’est pas sûre de savoir ce que nous sommes. Je demande à Rémi si la caméra est prette et il me dit que non! à ce moment, j’ai dit au coyote ‘’salut ti-pout’’ et il a foutu le camp dès que j’épaulais.
Ceci fut mon 4 jours en compagnie de tout ces bons gars.
J’ai reçu un appel de Mikael la semaine d’après pour me dire qu’il avait récolté un loup sur caméra avec Pierre Giguère, voiçi quelques images. Je suis sure que Mikael se fera un plaisir de raconter son histoire.
Dominic Imbeau