Par Louis Turbide
La saison de chasse à l’orignal est à nos portes et chaque chasseur vivra son lot d’émotions. Alors que certains récolteront leur orignal, d’autres vivront des déceptions. Autant devant l’adversité que face à la récolte d’une bête, il est important d’analyser les raisons de nos succès et aussi de nos insuccès. Sans prétention, je vous suggère cinq petits points que je considère importants lorsqu’on veut obtenir du succès.
1e point
Connaissez votre territoire à fond
On ne le répètera jamais assez mais la connaissance de son territoire est un élément capital pour obtenir du succès. Il est important de comprendre le patron de déplacements des animaux fréquentant votre territoire. De cette façon, il est possible d’établir des stratégies en fonction de ces informations. Il faut donc identifier les dortoirs et les sites nourriciers de ces grands cervidés. Il est aussi capital de savoir par où ces animaux accèdent à leur garde-manger. À ce sujet, il est intéressant de savoir que des femelles fréquentant un site nourricier à partir de la mi-août y seront fort probablement à l’automne. Cet élément est fort intéressant car les mâles graviteront assurément dans ce secteur. Si vous détenez cette information, vous serez donc en mesure de mettre les efforts aux bons endroits.
2e point
Découvrez des signes frais et tirez-en profit
Lors de votre séjour de chasse, il est très important de découvrir des signes frais le plus rapidement possible. Les jours idéaux de chasse sont très rares, il faut donc être au meilleur endroit possible. Ce n’est surtout pas le temps de perdre son temps à un endroit où il n’y a aucun signe évident de la présence actuelle d’orignaux. Si vous avez la chance de chasser en pleine période de rut et que vous découvrez une souille, vérifiez si celle-ci est encore imprégnée de l’odeur du mâle. Sachez qu’une souille fraîche peut sentir facilement jusqu’à plus de 200 pieds de distance. Si la souille que vous avez découverte n’est pas fraîche et que vous chassez en période de rut, prospectez les alentours pour trouver la plus fraîche effectuée par le mâle des environs. Si vous avez la chance de découvrir un tel indice, faites une séance d’appel convaincante directement à cet endroit. Le mâle sait exactement où sont ses souilles et il est généralement positionné à un endroit pour être capable d’entendre une femelle s’époumonant à une de ses souilles.
3e point
Soyez certain d’être entendu
Chasser à l’appel est passionnant à souhait mais assurez-vous d’être entendu à bonne distance si vous voulez obtenir du succès. N’hésitez pas à changer d’endroit si vous vous rendez compte que votre appel meurt à peine quelques centaines de pieds devant de vous. Certes, une séance d’appel doit toujours commencer timidement au cas où un mâle serait à proximité mais advenant le cas contraire, il ne faut pas perdre son temps à appeler à courte distance. N’ayez pas peur de vous faire entendre et ainsi augmenter vos chances qu’un mâle vous entende.
4e point
Ne soyez pas monocorde dans vos appels
Une séance d’appel, c’est comme si on essaie de charmer quelqu’un. Si on lui dit toujours la même chose de la même façon, l’autre personne se dira rapidement qu’on manque d’imagination et se désintéressera de nous. Il est très important de varier l’intensité et la longueur de nos appels lorsqu’on veut convaincre un mâle de venir à nous. De plus, les sons émis doivent varier. Mettez du trémolo dans votre voix, finalisez vos appels de façon différente question de varier le tout et n’hésitez pas à vous plaindre le plus que vous le pouvez. Il ne faut pas que votre séance d’appel ressemble à une chanson qu’on fait jouer continuellement. Les orignaux ne sont pas dupes.
5e point
Si un mâle vous répond, ne cessez jamais de dialoguer avec lui
Lorsqu’un mâle nous répond, c’est qu’il est intéressé à se rapprocher. Il faut donc qu’il comprenne que vous en avez que pour lui. En dialoguant continuellement avec un mâle, vous ne semez aucun doute dans son esprit et sa progression vers vous n’en n’est que facilitée. Les temps morts sont à proscrire et ce n’est pas grave si le mâle ne répond pas à chacune de vos plaintes. Celui-ci se déplace vers vous et il se peut qu’il ne les entende pas toutes. Si vous chassez à partir du sol, n’hésitez pas à vous déplacer quelque peu. Cassez quelques branches et froissez des feuilles vertes entre vos mains question d’imiter une femelle en train de manger. Si vous chassez à l’arc ou à l’arbalète et que vous voulez faire avancer encore plus un mâle vers vous, appelez en projetant votre voix en direction opposée à lui. De cette façon, il croira que vous êtes encore plus loin que vous l'êtes en réalité et il avancera assez près pour que vous puissiez effectuer votre tir.
Conclusion
Dialoguer avec un mâle orignal est probablement le moment le plus effervescent qu’un chasseur puisse vivre. Rien n’est gagné tant que le tir tant espéré n’a pas eu lieu. Avec ces quelques petits conseils en tête, j’espère que vos chances de succès n’en seront qu’améliorées. Bonne saison de chasse à l’orignal.