Publié le 30 septembre 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Le transport des cervidés bientôt restreint
Le transport des cerfs récoltés par les chasseurs est maintenant compliqué presque partout en Amérique du Nord. Ce sera bientôt le cas au Québec.
André-A. Bellemare, collaboration spéciale
Le Soleil
(Québec) Le Québec s'apprête à imiter 37 États américains et cinq provinces canadiennes qui ont adopté des restrictions sévères concernant l'importation et le transport de cervidés ou de parties de cervidés sauvages ou d'élevage, surtout des cerfs de Virginie (chevreuils). On veut ainsi éviter que ne se répande en Amérique du Nord la maladie débilitante chronique (MDC) qui risque d'anéantir le cheptel de cervidés (cerfs, caribous, wapitis, orignaux...). Mais ces restrictions imposées aux chasseurs pour le transport des carcasses de gros gibiers récoltés leur causeront des embêtements.
La MDC est caractérisée par une accumulation lente de prions anormaux dans les tissus lymphoïdes et nerveux. Les prions sont des particules protéiques infectieuses : elles sont les agents de l'encéphalopathie spongiforme, dite «maladie de la vache folle». Les études scientifiques sur le sujet ont démontré que l'agent responsable de la MDC se concentre dans le cerveau, la moelle épinière et les ganglions lymphatiques; on peut aussi retrouver les prions dans certains organes internes.
En 2005, au Canada, on a recommandé aux provinces de restreindre l'importation et le transport des carcasses de cervidés pour éviter l'arrivée ici de la MDC. Le Québec n'a pas encore adopté ces restrictions, parce qu'aucun cas de MDC n'a encore été découvert chez nous. Pourtant, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a récemment fait savoir qu'il procéderait dans le cadre du plan de gestion du chevreuil 2010-2017.
Pour avoir une idée de ce qui s'en vient chez nous dans ce domaine-là, on peut regarder la réglementation que l'Ontario vient d'adopter à cette fin. Là, il est désormais illégal de posséder toute partie des bois (le panache), de la tête, du cerveau, des yeux, des amygdales, de la peau, des sabots, des glandes lymphatiques, de la rate, des glandes mammaires, des entrailles, des organes internes ou de la colonne vertébrale de tout cervidé qui a été récolté en dehors de l'Ontario. De plus, il est désormais interdit de posséder ou d'utiliser des appâts naturels contenant des parties de carcasses de cervidés pour la chasse : sang, urine, glandes tarsiennes et autres fluides!
Changement d'habitude
Des porte-parole du MRNF ont affirmé récemment que les restrictions imposées ailleurs se ressemblent partout. Ce qui existe dans l'Ontario, voisine du Québec, deviendra bientôt la réglementation chez nous. En fait, comme le biologiste Michel Huot du MRNF me l'a déclaré récemment, les chasseurs du Québec récoltant des chevreuils dans des États américains de la Nouvelle-Angleterre (Maine, New Hampshire, Vermont, New York, Pennsylvanie, Michigan...) ou dans des provinces canadiennes (Nouveau-Brunswick, Ontario, Alberta, Saskatchewan...) devraient prendre l'habitude de faire traiter leurs gros gibiers par des bouchers de ces États et provinces pour ne rapporter ici que la venaison! Ce qui ne plaira ni aux chasseurs, ni aux bouchers, ni aux taxidermistes, ni aux artisans monteurs de mouches à pêche...
Nous ne sommes donc pas encore au bout de nos peines avec toutes les surprises que nous réserve le fameux plan de gestion du chevreuil pour les huit prochaines années.
Le transport des cervidés bientôt restreint
Le transport des cerfs récoltés par les chasseurs est maintenant compliqué presque partout en Amérique du Nord. Ce sera bientôt le cas au Québec.
André-A. Bellemare, collaboration spéciale
Le Soleil
(Québec) Le Québec s'apprête à imiter 37 États américains et cinq provinces canadiennes qui ont adopté des restrictions sévères concernant l'importation et le transport de cervidés ou de parties de cervidés sauvages ou d'élevage, surtout des cerfs de Virginie (chevreuils). On veut ainsi éviter que ne se répande en Amérique du Nord la maladie débilitante chronique (MDC) qui risque d'anéantir le cheptel de cervidés (cerfs, caribous, wapitis, orignaux...). Mais ces restrictions imposées aux chasseurs pour le transport des carcasses de gros gibiers récoltés leur causeront des embêtements.
La MDC est caractérisée par une accumulation lente de prions anormaux dans les tissus lymphoïdes et nerveux. Les prions sont des particules protéiques infectieuses : elles sont les agents de l'encéphalopathie spongiforme, dite «maladie de la vache folle». Les études scientifiques sur le sujet ont démontré que l'agent responsable de la MDC se concentre dans le cerveau, la moelle épinière et les ganglions lymphatiques; on peut aussi retrouver les prions dans certains organes internes.
En 2005, au Canada, on a recommandé aux provinces de restreindre l'importation et le transport des carcasses de cervidés pour éviter l'arrivée ici de la MDC. Le Québec n'a pas encore adopté ces restrictions, parce qu'aucun cas de MDC n'a encore été découvert chez nous. Pourtant, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a récemment fait savoir qu'il procéderait dans le cadre du plan de gestion du chevreuil 2010-2017.
Pour avoir une idée de ce qui s'en vient chez nous dans ce domaine-là, on peut regarder la réglementation que l'Ontario vient d'adopter à cette fin. Là, il est désormais illégal de posséder toute partie des bois (le panache), de la tête, du cerveau, des yeux, des amygdales, de la peau, des sabots, des glandes lymphatiques, de la rate, des glandes mammaires, des entrailles, des organes internes ou de la colonne vertébrale de tout cervidé qui a été récolté en dehors de l'Ontario. De plus, il est désormais interdit de posséder ou d'utiliser des appâts naturels contenant des parties de carcasses de cervidés pour la chasse : sang, urine, glandes tarsiennes et autres fluides!
Changement d'habitude
Des porte-parole du MRNF ont affirmé récemment que les restrictions imposées ailleurs se ressemblent partout. Ce qui existe dans l'Ontario, voisine du Québec, deviendra bientôt la réglementation chez nous. En fait, comme le biologiste Michel Huot du MRNF me l'a déclaré récemment, les chasseurs du Québec récoltant des chevreuils dans des États américains de la Nouvelle-Angleterre (Maine, New Hampshire, Vermont, New York, Pennsylvanie, Michigan...) ou dans des provinces canadiennes (Nouveau-Brunswick, Ontario, Alberta, Saskatchewan...) devraient prendre l'habitude de faire traiter leurs gros gibiers par des bouchers de ces États et provinces pour ne rapporter ici que la venaison! Ce qui ne plaira ni aux chasseurs, ni aux bouchers, ni aux taxidermistes, ni aux artisans monteurs de mouches à pêche...
Nous ne sommes donc pas encore au bout de nos peines avec toutes les surprises que nous réserve le fameux plan de gestion du chevreuil pour les huit prochaines années.