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André-A. Bellemare, collaboration spéciale
Le Soleil
(Québec) Les «bien-pensants» et autres «faisant bien» se liguent contre les chasseurs, tireurs sur cibles, collectionneurs et propriétaires de fusils et carabines, sous prétexte d'assurer la sécurité des Canadiens et de lutter contre la criminalité au pays. Malheureusement, ces personnes ne connaissent souvent que peu de choses aux armes à feu, et elles n'ont qu'une idée superficielle des lois et des règlements régissant la propriété et l'utilisation de ces armes.
Ce qui excite actuellement ces gens-là, c'est que, dans une douzaine de jours, il y aura un vote crucial aux Communes d'Ottawa sur le projet de loi C-391, présenté par une députée du Parti conservateur du Canada (PCC), visant l'élimination du registre des armes longues, aussi appelées armes d'épaule (fusils et carabines). Cette députée du PCC n'en revient pas que l'enregistrement des armes longues, qui ne devait coûter que 85 millions $ en tout, a brûlé depuis 1995 près de deux milliards de dollars de fonds publics... sans éliminer les crimes commis avec des armes à feu ni augmenter la sécurité publique. Elle n'en revient pas de constater que les propriétaires de fusils et de carabines sont considérés a priori comme des criminels en puissance s'ils n'ont pas enregistré leurs armes.
Selon le projet de loi C-391, les chasseurs devront toujours subir une longue enquête policière - après avoir suivi des cours des gouvernements fédéral et québécois - pour obtenir un permis de possession et d'acquisition d'armes à feu et de munitions. Mais le Parti conservateur ne veut plus enregistrer les millions de fusils et de carabines en circulation au pays, car le PCC refuse que le système d'enregistrement de ces armes coûte encore des centaines de millions de dollars chaque année, alors que cet argent-là pourrait aider les forces de l'ordre à lutter autrement contre la criminalité, puis les aider à assurer de façon plus efficace leur propre sécurité et celle des citoyens du Canada.
Le BQ et le PLC s'opposent
Quoi qu'en pensent et quoi qu'en disent les opposants aux armes, ce projet de loi ne changera rien dans le cas des armes de poing à autorisation restreinte (pistolets et revolvers): les propriétaires de ces dernières armes devront toujours les enregistrer, puis subir de longues enquêtes policières pour obtenir des permis très spéciaux de transport et d'utilisation des pistolets et revolvers, comme cela existe déjà depuis 1937 au pays.
Le plus triste de l'histoire, c'est que le Bloc québécois (BQ) a décidé de marcher la main dans la main avec le Parti libéral du Canada (PLC) dans une tentative de faire mordre la poussière au PCC lors de ce vote. Le BQ et le PLC ont décidé de tordre le bras à leurs députés pour qu'ils votent contre leur conscience et pour qu'ils votent en bloc contre le projet de loi... même s'ils sont opposés à l'enregistrement des fusils et des carabines! Seul le Nouveau parti démocratique (NPD) a décidé de ne pas obliger ses députés à suivre une «ligne du Parti» au moment du vote. Les bloquistes et les libéraux ne tiennent pas compte de l'opinion de leurs électeurs possédant fusils et carabines, tout comme ils se moquent de la conscience de leurs députés élus, dans le but d'arriver à leurs fins et d'écraser les députés du PCC et du NPD ne pensant pas comme eux. Mais que tout cela ne vous empêche nullement de joindre avec courage le député de votre circonscription électorale fédérale pour lui communiquer votre opinion à ce sujet.
