Le dimanche 19 septembre 2010
Sports Plein air, chasse et pêche
Chasse et pêche
Le langage de l'orignal
Patrick Campeau
Collaboration spéciale
18/09/2010 05h36
Les orignaux peuvent émettre toutes sortes de sons et d'appels, et ce, pour différentes raisons.
Lors d'une conversation avec l'un des plus grands spécialistes de la chasse à l'orignal au Québec, Michel Breton, je lui ai demandé de bien vouloir m'énumérer quelques trucs qui pourront aider les chasseurs à faire des appels attrayants pour séduire, déjouer ou irriter ces énormes cervidés.
Michel a eu la chance d'apprendre de son père et de son grand-père, qui furent eux aussi des guides expérimentés. Au fil des années, il a mis au point ses propres techniques, qui lui ont permis d'approcher des centaines de belles bêtes et de dialoguer avec elles.
Vous conviendrez, j'en suis persuadé, qu'il est loin d'être facile d'expliquer par écrit ce à quoi devraient ressembler les différents appels des orignaux !
Voici donc une liste non exhaustive de certains sons qui peuvent être entendus en forêt et que le chasseur peut imiter.
Inh... inh... inh... Il s'agit des expressions vocales lancées par un veau mâle. Ce type de son nasillard est souvent entendu et répété. Il est facile à reproduire en marchant et très utile pour sécuriser les orignaux du coin.
Inha... inha... inha... Les chasseurs les plus expérimentés auront reconnu l'appel d'un veau femelle. Il ressemble beaucoup au cri du veau mâle, mais il est un peu plus difficile à reproduire.
Onhhhhhhhhhon ou anhhhhhhhhhhan... Cette vocalise indique qu'une femelle veut communiquer avec ses congénères. Bien que ce son soit souvent associé au rut, la femelle peut le faire tout au long de l'année. Il est facile de produire ces sons en marchant et ils sont utiles pour prendre contact.
Muen... muen... muen... Certains d'entre vous auront deviné qu'il s'agit du chant d'une femelle cherchant la présence d'un autre orignal. Cet appel nasillard et presque plaintif est émis pour établir un contact avec une autre bête. À faire en marchant pour sécuriser les bêtes ciblées.
Ouwrahhhhhhoooonnwrrrahhh... Ce son très fort est extériorisé par une femelle qui refuse de se laisser monter par un mâle parce qu'elle n'est pas encore assez près de l'ovulation ou qu'elle cherche un meilleur partenaire. Cette tonalité est un peu difficile à reproduire, mais elle est très utile pour attirer la curiosité des mâles qui se trouvent aux alentours. Michel suggère d'opter pour ce cri lorsqu'il vente et qu'il y a beaucoup de bruit en forêt.
Mahouuwanh ouwonnhaa innnnnnwouhan... Ce type de «call» est habituellement chanté par une femelle proche de l'ovulation ou en pleine ovulation, qui est accompagnée d'un mâle. Il peut être astucieux d'opter pour ce cri lors de certains scénarios de provocation et de séduction.
On... on... on... Si vous chassez le roi de nos forêts depuis quelques années, il y a fort à parier que vous avez déjà entendu l'appel du mâle juvénile en rut. Il est facile à reproduire et très utile. On le claironne tout en faisant des frottages doux.
Coubois... coubois... coubois... Dans de rares cas, ces cris peuvent être émis par un juvénile. Retenez bien, toutefois qu'il s'agit la plupart du temps d'un mâle adulte en rut. Il est difficile à bien imiter, mais incroyablement utile lorsqu'on le fait simultanément avec du frottage.
Wou wou wou houwah... Le cri du hibou est émis par les orignaux pour leur permettre de se localiser sur de longues distances. Il n'est pas facile à imiter et il peut servir à localiser les orignaux de loin. Il est important de ne pas le confondre avec le cri de la chouette rayée.
Wrahhh... Cet appel, très fort, d'alerte ou de panique, de ces grands cervidés, est fréquemment confondu avec celui d'un ours. Ce type de son est émis par l'orignal lorsqu'il se sent en danger, un peu comme lorsqu'un chevreuil siffle. Il ne faut surtout pas tenter de le reproduire.
Dernière édition par le coyote le Lun 20 Sep 2010 - 0:08, édité 1 fois