document.write(publicatioin_date("2010-02-11 08:10:28.000", "2010-02-11 08:16:00.000"));Publié le 11 février 2010 à 08h10 | Mis à jour le 11 février 2010 à 08h16
La peau de l'ours pourrait ne plus être vendue
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Le Canada est le seul pays qui autorise actuellement l'exportation contrôlée de produits issus de l'ours blanc.
Photo: Reuters
Après
l'éléphant et peut-être bientôt le thon rouge, l'ours polaire pourrait
à son tour passer sur la liste des espèces tellement menacées que leur
commerce international est interdit.
Tel est le souhait des États-Unis qui ont déposé un projet de
résolution en ce sens, afin de faire passer les ours blancs de l'annexe
II (espèces en danger, dont le commerce international est strictement
réglementé) à l'annexe I de la Convention sur le commerce international
des espèces sauvages menacées d'extinction (Cites), lors de sa réunion
prévue à Doha du 13 au 25 mars. Mais cette démarche est déjà
contestée par l'une des principales organisations de lutte contre le
trafic d'espèces, Traffic, et par l'Union mondiale pour la nature
(UICN), pour qui la pire menace identifiée à ce jour contre l'ours
blanc est le changement climatique et la fonte des glaces arctiques.Qui s'arrache donc le steak d'Ursus maritimus, sa fourrure ou ses dents
au point de menacer la survie de l'espèce? La consommation et le
commerce d'ours blanc concernent surtout les populations autochtones du
Grand Nord, comme les Inuits, qui en mangent la viande, en font des
vêtements, de l'artisanat et des descentes de lit.C'est d'ailleurs sous la forme de trophées que l'ours polaire s'exporte
le mieux, notamment vers les États-Unis, remarque le Fonds
international pour la protection des animaux (Ifaw), qui soutient la
démarche américaine. Les chasseurs sont aussi prêts à payer 30 000
dollars le permis de chasse à l'ours blanc au Canada.Mais contrairement à son cousin l'ours brun, la médecine chinoise
traditionnelle ne convoite pas la bile de l'ours blanc et les
contrebandiers courent moins la banquise que les savanes africaines.La dernière estimation sur la population mondiale d'ours blanc avance
20 000 à 25 000 individus répartis en 19 colonies, dont les deux tiers
habitent le Grand Nord canadien ou l'Alaska et le Groenland voisins.
Les autres se répartissent entre la Russie et la Norvège.Quinze de ces colonies sont considérées stables ou en déclin. Depuis
2008, l'ours blanc est classé en espèce «vulnérable» - dont la
population pourrait diminuer d'un tiers sur les trois prochaines
générations - en raison principalement de la dégradation et de la
réduction de son habitat.Ce sont ces informations «et les projections futures dues à différents
facteurs dont le changement climatique» qui justifient, selon les
États-Unis, la demande de classement en annexe 1. Depuis les années 90, quelque 300 ours sont exportés chaque année sous forme de peaux ou de trophées.Mais en réalité, le Canada, qui devrait s'opposer à la résolution à
Doha, est le seul pays qui autorise actuellement l'exportation
contrôlée de produits issus de l'ours blanc, explique Richard Thomas
(Traffic). «La première menace contre l'ours polaire c'est la réduction
de son habitat et le réchauffement. Le commerce, ou même la
contrebande, ne présente pas une menace significative».Un point de vue évidemment défendu par les organisations inuites qui
ont dénoncé «une attaque directe contre les droits, la culture, les
coutumes de chasse et contre les économies locales» des peuples de
l'Arctique». Mais pour l'Ifaw, l'Amérique applique le principe de précaution en
voulant lever une menace supplémentaire qui s'ajoute à celle du climat.«Il ne s'agit pas de remettre en cause la chasse de subsistance»,
assure Céline Sissler-Bienvenu (Ifaw - France). «Mais on redoute à
terme l'augmentation des quotas de chasse en vigueur depuis les années
50». Pour elle, un statut de forte protection incitera à restreindre la
chasse aux trophées.
La peau de l'ours pourrait ne plus être vendue
- Un nouveau projet d'accord sans objectifs chiffrés
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Le Canada est le seul pays qui autorise actuellement l'exportation contrôlée de produits issus de l'ours blanc.
Photo: Reuters
Anne Chaon Agence France-Presse Paris |
Après
l'éléphant et peut-être bientôt le thon rouge, l'ours polaire pourrait
à son tour passer sur la liste des espèces tellement menacées que leur
commerce international est interdit.
Tel est le souhait des États-Unis qui ont déposé un projet de
résolution en ce sens, afin de faire passer les ours blancs de l'annexe
II (espèces en danger, dont le commerce international est strictement
réglementé) à l'annexe I de la Convention sur le commerce international
des espèces sauvages menacées d'extinction (Cites), lors de sa réunion
prévue à Doha du 13 au 25 mars. Mais cette démarche est déjà
contestée par l'une des principales organisations de lutte contre le
trafic d'espèces, Traffic, et par l'Union mondiale pour la nature
(UICN), pour qui la pire menace identifiée à ce jour contre l'ours
blanc est le changement climatique et la fonte des glaces arctiques.Qui s'arrache donc le steak d'Ursus maritimus, sa fourrure ou ses dents
au point de menacer la survie de l'espèce? La consommation et le
commerce d'ours blanc concernent surtout les populations autochtones du
Grand Nord, comme les Inuits, qui en mangent la viande, en font des
vêtements, de l'artisanat et des descentes de lit.C'est d'ailleurs sous la forme de trophées que l'ours polaire s'exporte
le mieux, notamment vers les États-Unis, remarque le Fonds
international pour la protection des animaux (Ifaw), qui soutient la
démarche américaine. Les chasseurs sont aussi prêts à payer 30 000
dollars le permis de chasse à l'ours blanc au Canada.Mais contrairement à son cousin l'ours brun, la médecine chinoise
traditionnelle ne convoite pas la bile de l'ours blanc et les
contrebandiers courent moins la banquise que les savanes africaines.La dernière estimation sur la population mondiale d'ours blanc avance
20 000 à 25 000 individus répartis en 19 colonies, dont les deux tiers
habitent le Grand Nord canadien ou l'Alaska et le Groenland voisins.
Les autres se répartissent entre la Russie et la Norvège.Quinze de ces colonies sont considérées stables ou en déclin. Depuis
2008, l'ours blanc est classé en espèce «vulnérable» - dont la
population pourrait diminuer d'un tiers sur les trois prochaines
générations - en raison principalement de la dégradation et de la
réduction de son habitat.Ce sont ces informations «et les projections futures dues à différents
facteurs dont le changement climatique» qui justifient, selon les
États-Unis, la demande de classement en annexe 1. Depuis les années 90, quelque 300 ours sont exportés chaque année sous forme de peaux ou de trophées.Mais en réalité, le Canada, qui devrait s'opposer à la résolution à
Doha, est le seul pays qui autorise actuellement l'exportation
contrôlée de produits issus de l'ours blanc, explique Richard Thomas
(Traffic). «La première menace contre l'ours polaire c'est la réduction
de son habitat et le réchauffement. Le commerce, ou même la
contrebande, ne présente pas une menace significative».Un point de vue évidemment défendu par les organisations inuites qui
ont dénoncé «une attaque directe contre les droits, la culture, les
coutumes de chasse et contre les économies locales» des peuples de
l'Arctique». Mais pour l'Ifaw, l'Amérique applique le principe de précaution en
voulant lever une menace supplémentaire qui s'ajoute à celle du climat.«Il ne s'agit pas de remettre en cause la chasse de subsistance»,
assure Céline Sissler-Bienvenu (Ifaw - France). «Mais on redoute à
terme l'augmentation des quotas de chasse en vigueur depuis les années
50». Pour elle, un statut de forte protection incitera à restreindre la
chasse aux trophées.