Les 175000 chasseurs de chevreuil du Québec s'en souviennent : l'interminable et très neigeux hiver 2007-2008 a causé une hécatombe dans la population de cerfs de Virginie (chevreuils) de chez nous.
Des milliers de ces cervidés ont alors péri à cause du froid intense et de l'épais couvert de neige. Le succès de la chasse s'en est ressenti durant les années suivantes.
Comme le dit un biologiste retraité que je connais — spécialiste de la gestion des hardes de chevreuils d'ici et aussi chasseur de gros gibiers — c'est «la grande charrue blanche, bien plus que les meilleurs plans de gestion et les meilleurs règlements de chasse, qui décide de l'avenir du cheptel de cerfs!» Dans son langage immagé, la grande charrue blanche est notre long hiver.
Actuellement, à la fin de 2013, c'est bien mal parti pour les bucks, c'est-à-dire pour les chevreuils mâles matures qui viennent de cesser de courir les biches pour les engrosser.
En novembre, lors de la période d'accouplement, les mâles n'ont qu'une idée en tête, au point de presque cesser de s'alimenter. Ils ont très souvent un harem de biches à satisfaire, de telle sorte qu'ils épuisent rapidement leurs réserves de graisse : ils ont ensuite peu de temps pour récupérer leurs forces avant la venue de l'hiver.
Lorsque la neige recouvre le sol tôt en décembre, et surtout lorsque les averses de neige sont abondantes et accompagnées d'un froid intense, ces mâles ont de la difficulté à trouver suffisamment de nourriture à découvert pour refaire leurs forces. Ils entreprennent l'hiver déjà affaiblis.
Si les conditions atmosphériques sont défavorables, ce sont les mâles dominants — ceux qui ont accouplé le plus de biches — qui risquent de crever en premier.
Lorsque la neige est abondante tôt, les chevreuils rejoignent plus tôt leurs ravages (aires de rassemblement en hiver), ce qui exerce trop de pression trop tôt sur la nourriture disponible pour l'ensemble des cervidés regroupés dans ces aires.
Le cheptel en souffrira, surtout si la neige est encore épaisse au sol au printemps et si l'hiver se prolonge trop. C'est bien ce qui risque d'arriver durant les prochains mois...
Au Québec, les scientifiques connaissent l'effet de la grande charrue blanche. C'est pourquoi ils ne trouvent vraiment pas drôles ces chasseurs persistant encore à réclamer de nouveaux règlements de chasse pour protéger les plus jeunes bucks : ces chasseurs-là croient que c'est une pareille réglementation qui pourra rééquilibrer le ratio mâles-biches dans le cheptel.
Ces chasseurs-là, sous prétexte d'instaurer au Québec une «gestion de qualité des hardes de cerfs», soutiennent que le gouvernement devrait empêcher tout chasseur de chevreuil d'abattre des cerfs mâles qui ne porteraient pas des bois ayant au moins trois pointes d'un côté. Selon eux, une telle réglementation restrictive permettrait aux plus jeunes mâles des hardes de vieillir et de devenir porteurs de beaux panaches, c'est-à-dire de bois trophées.
Or, des scientifiques du gouvernement du Québec, spécialistes de la gestion des hardes de cerfs de Virginie de chez nous, ont rétorqué que la grande charrue blanche pourrait scraper les cerfs mâles matures non abattus... et que tout pourrait être constamment à recommencer!
Mais le petit groupe de chasseurs élitistes qui se fait promoteur de la philosophie de «gestion de qualité des hardes de chevreuils», n'a que faire de l'opinion des scientifiques! Ces chasseurs-là n'en démordent pas, et ils continuent de multiplier les pressions sur les politiciens et hauts fonctionnaires pour avoir raison... Cela, malgré que la majorité des 175000 chasseurs de chevreuil du Québec désire simplement pouvoir chasser ce cervidé et pouvoir rapporter de la venaison à la maison pour la déguster en compagnie de leurs parents et amis.
Pendant que nous parlons des cerfs en hiver, je vous rappelle que les responsables de la faune au Québec recommandent fortement aux citoyens de ne pas nourrir les chevreuils en hiver.
Des aliments non naturels peuvent engendrer des maladies et causer la mortalité chez les cerfs. Sans compter que la création de sites de nourrissage près des axes routiers peut causer des accidents et faciliter le braconnage.
Les cerfs sont des animaux sauvages qui deviennent rapidement domestiqués : ça ne prend pas grand temps qu'ils n'ont plus peur des humains et qu'ils en deviennent dépendants pour leur nourriture.
Dites-vous bien que, si moins de cerfs survivent à l'hiver, les autorités responsables adapteront en conséquence les règlements sur la chasse automnale qui suit. Ces autorités suivent de très près la survie des hardes de chevreuils, et elles décident en conséquence de réduire ou d'augmenter le nombre de permis de chasse spéciaux autorisant la récolte des biches et faons : c'est ainsi que les responsables québécois de la gestion des hardes de chevreuils ont décidé, depuis déjà plusieurs décennies, de faire croître ou de stabiliser le cheptel de ces cervidés dans notre province.
Des milliers de ces cervidés ont alors péri à cause du froid intense et de l'épais couvert de neige. Le succès de la chasse s'en est ressenti durant les années suivantes.
Comme le dit un biologiste retraité que je connais — spécialiste de la gestion des hardes de chevreuils d'ici et aussi chasseur de gros gibiers — c'est «la grande charrue blanche, bien plus que les meilleurs plans de gestion et les meilleurs règlements de chasse, qui décide de l'avenir du cheptel de cerfs!» Dans son langage immagé, la grande charrue blanche est notre long hiver.
Actuellement, à la fin de 2013, c'est bien mal parti pour les bucks, c'est-à-dire pour les chevreuils mâles matures qui viennent de cesser de courir les biches pour les engrosser.
En novembre, lors de la période d'accouplement, les mâles n'ont qu'une idée en tête, au point de presque cesser de s'alimenter. Ils ont très souvent un harem de biches à satisfaire, de telle sorte qu'ils épuisent rapidement leurs réserves de graisse : ils ont ensuite peu de temps pour récupérer leurs forces avant la venue de l'hiver.
Lorsque la neige recouvre le sol tôt en décembre, et surtout lorsque les averses de neige sont abondantes et accompagnées d'un froid intense, ces mâles ont de la difficulté à trouver suffisamment de nourriture à découvert pour refaire leurs forces. Ils entreprennent l'hiver déjà affaiblis.
Si les conditions atmosphériques sont défavorables, ce sont les mâles dominants — ceux qui ont accouplé le plus de biches — qui risquent de crever en premier.
Lorsque la neige est abondante tôt, les chevreuils rejoignent plus tôt leurs ravages (aires de rassemblement en hiver), ce qui exerce trop de pression trop tôt sur la nourriture disponible pour l'ensemble des cervidés regroupés dans ces aires.
Le cheptel en souffrira, surtout si la neige est encore épaisse au sol au printemps et si l'hiver se prolonge trop. C'est bien ce qui risque d'arriver durant les prochains mois...
Au Québec, les scientifiques connaissent l'effet de la grande charrue blanche. C'est pourquoi ils ne trouvent vraiment pas drôles ces chasseurs persistant encore à réclamer de nouveaux règlements de chasse pour protéger les plus jeunes bucks : ces chasseurs-là croient que c'est une pareille réglementation qui pourra rééquilibrer le ratio mâles-biches dans le cheptel.
Ces chasseurs-là, sous prétexte d'instaurer au Québec une «gestion de qualité des hardes de cerfs», soutiennent que le gouvernement devrait empêcher tout chasseur de chevreuil d'abattre des cerfs mâles qui ne porteraient pas des bois ayant au moins trois pointes d'un côté. Selon eux, une telle réglementation restrictive permettrait aux plus jeunes mâles des hardes de vieillir et de devenir porteurs de beaux panaches, c'est-à-dire de bois trophées.
Or, des scientifiques du gouvernement du Québec, spécialistes de la gestion des hardes de cerfs de Virginie de chez nous, ont rétorqué que la grande charrue blanche pourrait scraper les cerfs mâles matures non abattus... et que tout pourrait être constamment à recommencer!
Mais le petit groupe de chasseurs élitistes qui se fait promoteur de la philosophie de «gestion de qualité des hardes de chevreuils», n'a que faire de l'opinion des scientifiques! Ces chasseurs-là n'en démordent pas, et ils continuent de multiplier les pressions sur les politiciens et hauts fonctionnaires pour avoir raison... Cela, malgré que la majorité des 175000 chasseurs de chevreuil du Québec désire simplement pouvoir chasser ce cervidé et pouvoir rapporter de la venaison à la maison pour la déguster en compagnie de leurs parents et amis.
Pendant que nous parlons des cerfs en hiver, je vous rappelle que les responsables de la faune au Québec recommandent fortement aux citoyens de ne pas nourrir les chevreuils en hiver.
Des aliments non naturels peuvent engendrer des maladies et causer la mortalité chez les cerfs. Sans compter que la création de sites de nourrissage près des axes routiers peut causer des accidents et faciliter le braconnage.
Les cerfs sont des animaux sauvages qui deviennent rapidement domestiqués : ça ne prend pas grand temps qu'ils n'ont plus peur des humains et qu'ils en deviennent dépendants pour leur nourriture.
Dites-vous bien que, si moins de cerfs survivent à l'hiver, les autorités responsables adapteront en conséquence les règlements sur la chasse automnale qui suit. Ces autorités suivent de très près la survie des hardes de chevreuils, et elles décident en conséquence de réduire ou d'augmenter le nombre de permis de chasse spéciaux autorisant la récolte des biches et faons : c'est ainsi que les responsables québécois de la gestion des hardes de chevreuils ont décidé, depuis déjà plusieurs décennies, de faire croître ou de stabiliser le cheptel de ces cervidés dans notre province.