Publié le 26 octobre 2013 à 18h00 | Mis à jour le 27 octobre 2013 à 09h46
SEPAQ: une grève qui pourrait durer longtemps
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Le 12 octobre, environ 650 syndiqués avaient manifesté dans les 23 parcs nationaux du Québec.
Photothèque Le Soleil, Yan Doublet
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Marie-Pier DuplessisLe Soleil
(Québec) Tout comme les employés des parcs nationaux il y a deux semaines, c'est au tour du personnel des réserves fauniques de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) de débrayer pour exiger une hausse salariale se rapprochant de celle du coût de la vie, soit 2% par année pour les cinq prochaines années. Mais, contrairement à leurs collègues des parcs, les employés des réserves fauniques pourraient être en grève encore longtemps, et ce, en pleine saison de chasse.
Malgré ces perturbations, la SEPAQ se fait rassurante. «Si jamais ça devait perdurer, la population doit savoir qu'elle va avoir droit aux services auxquels elle a le droit de s'attendre», affirme la responsable des communications, Élaine Ayotte. «Les chasseurs peuvent se rendre quand même dans les réserves. Il n'y aura pas de problème à accéder aux territoires de chasse et à être servis, tout va fonctionner quand même normalement», assure cette dernière.
Le 12 octobre dernier, les quelque 650 syndiqués des parcs nationaux québécois avaient décidé de mettre fin à leur «grève générale illimitée» après seulement un jour de débrayage. En fait, c'est l'employeur qui a demandé une injonction parce qu'il jugeait leur grève illégale. «La SEPAQ considère qu'elle aurait dû en être informée sept jours avant, comme dans la fonction publique», explique Lucie Martineau, présidente de Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Le litige n'a pas encore été tranché par le commissaire, poursuit-elle, mais en attendant, le syndicat s'est engagé à prévenir l'employeur de ses moyens de pression au moins sept jours à l'avance, de sorte qu'il ne devrait pas y avoir de problème cette fois. «On a des réunions à tous les jours pour réévaluer la situation. La grève est d'une durée indéterminée», fait valoir la présidente.
Question du salaireSelon cette dernière, c'est toujours la seule question du salaire qui achoppe, l'employeur ne désirant offrir que la moitié de ce que le syndicat exige. «Deux pour cent [d'augmentation], ça équivaut à 300 000$ de plus par année, alors que la SEPAQ, dans son dernier rapport annuel, a écrit que dans les 10 dernières années, elle a plus que doublé ses revenus, passant de 60 millions $ à 126 millions $ par année», a-t-elle comparé. «J'ai fait ma tournée, je suis partie du Conseil du Trésor, je suis allée au bureau de [la première ministre] Mme Marois, on m'a envoyée au bureau du ministre de l'environnement, on est retourné à la SEPAQ et la SEPAQ nous dit que c'est le Conseil du Trésor qui bloque... donc c'est la roue qui tourne et là, je cherche le vrai négociateur, celui qui a des mandats», poursuit Mme Martineau, ajoutant tout bonnement qu'elle est «patiente, mais pas trop».
Si la grève n'affecte pas la saison de chasse comme telle, la présidente du syndicat soutient que les services tels l'entretien des chalets, la restauration et l'accompagnement des chasseurs sont passablement réduits puisqu'ils doivent maintenant être assurés par les employés cadres. «Quand on chasse le chevreuil à Anticosti, il faut quand même le dépecer, le congeler et le faire sortir de l'île», a mentionné la représentante nationale, pour démontrer l'utilité du personnel qualifié sur place.
D'ailleurs, le SFPQ craint que des «briseurs de grève» ne soient à l'oeuvre dans ce petit paradis des chasseurs situé à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent. «On a écrit à la ministre du Travail parce que nous, on pense qu'il y a des briseurs de grève à Anticosti, alors on demande un enquêteur. On a des gens qui sont là et qui ont vu des gens qui n'étaient pas de l'unité d'accréditation», relate Mme Martineau, signalant que des membres du SFPQ y sont présents depuis mercredi.