Raynald Coulombe est accusé d'usage négligent d'une arme à feu ayant causé la mort du chasseur Jocelyn Léger.
Carl Thériault, collaboration spéciale
Le Soleil
(Mont-Joli) Le procès de Raynald Coulombe, un homme de 62 ans de Price, près de Mont-Joli, accusé d'usage négligent d'une arme à feu ayant causé la mort du grand spécialiste de la sauvagine Jocelyn Léger, a montré le caractère tragique de ce décès survenu il y a trois ans, le 10 octobre 2007.
«J'ai entendu un bruit bizarre [...] Ce n'était pas une détonation de fusil. J'ai vu un individu dans le champ avec une arme. J'ai essayé de lui parler trois fois. Il se déplaçait à la course. Il s'est sauvé de reculons avec son véhicule et quand il s'est viré on a pris le numéro de plaque du véhicule», a décrit au juge Joseph Tarasofsky, Alain Guimond, l'un des cinq chasseurs présents lors de cette chasse aux oies blanches organisée le long du chemin Perreault à Sainte-Flavie, près de Mont-Joli.
«J'ai vu les yeux de Jocelyn virer au blanc», a dit le témoin en prenant un grand verre d'eau pour reprendre son témoignage alors qu'il régnait une chaleur intense dans la salle d'audience du palais de justice de Mont-Joli, à un point tel que les avocats et le juge ont dû laisser tomber leurs toges.
La soeur de Jocelyn Léger, Josée, a écouté ces témoignages lundi en gardant sur ses genoux, serrée contre elle, la photo encadrée de son frère. «Jocelyn était un passionné de la chasse connu dans l'Ouest canadien et aux États-Unis. Mon frère était respectueux de toutes les règles. Je suis ici pour montrer tout l'amour que j'avais pour lui, pour suivre et comprendre. C'est important pour la confrérie et le code d'honneur des chasseurs au Québec», a exprimé Josée Léger qui portait des vêtements de chasse de son frère.
Deux coups de feu
Deux coups de feu de calibre .22 ont été tirés, l'un qui a traversé un appelant (un modèle de plastique imitant une oie), l'autre blessant mortellement Jocelyn Léger. Deux douilles correspondant aux projectiles utilisés par l'arme à feu de calibre .22 de Raynald Coulombe ont été retrouvées dans le champ.
Un autre compagnon de chasse de la victime, Vincent Crasnier de Chambly, a vu Jocelyn Léger se relever entre le premier et le deuxième tir pour entrer dans sa cache, installée à 47 mètres du tireur, avant d'être mortellement atteint. C'est ce témoin qui a relevé le numéro de la plaque d'immatriculation de l'accusé pour l'inscrire à même le sol afin de ne pas l'oublier. Le procès se poursuit aujourd'hui.